En France, la cause est jugée. Le Monde a applaudi les attaques d’Obama jugeant Trump un peu arriéré et Libération a titré sur « le comportement pas toujours correct de Trump avec les femmes », relayant une attaque du New York Times. Mais, cette nouvelle attaque est pour le moins fragile.
En effet, cette affaire repose sur le témoignage d’une ex-petite amie ou, plus exactement, sur l’interprétation tendancieuse de ce témoignage. Car le témoin s’est rebiffé, estimant que le journaliste avait tronqué ses propos. Sur la chaîne de télévision Fox News, le journaliste Bill O’Reilly et le commentateur Charles Krauthammer ont donc réfuté cette nouvelle campagne de désinformation contre Trump, en faisant valoir une série d’arguments.
Primo, le New York Times est resté muet sur la nouvelle affaire Clinton : une Fondation parrainée par Bill aurait détourné des fonds à des fins de financement politique. Secundo, la violence des attaques anti-Trump n’est pas une nouveauté : lors du duel entre Jefferson et Adams avait fusée une accusation d’inceste. Rappelons aussi que l’on moquait l’incapacité de Gérald Ford à faire deux choses à la fois, comme de descendre un escalier tout en mâchant du chewing-gum ! Il est clair que si le chien de Trump avait jadis mordu le chat du voisin, certains journalistes en auraient fait leurs choux gras.
Tertio, Fox News a déploré que le journaliste du New York Times, après avoir orienté le témoignage et extrapolé, ait dissimulé sa subjectivité en évoquant « une histoire qui parle d’elle-même ». On touche là au cœur du réacteur, au problème de l’honnêteté intellectuelle. Certains abritent leur subjectivité derrière de grandes pétitions de principe qui invoquent l’objectivité, la déontologie, ou l’investigation. Ce n’est pas nouveau. Dans le film de Sergio Leone, « Il était une fois la Révolution », le journal à la solde du dictateur s’appelle El imparcial.
En réalité, beaucoup de journalistes roulent pour Hillary, ne peuvent pas souffrir Trump et sont prêts à saisir la moindre occasion pour ternir sa réputation. Et comme ils ont chassé de leurs rangs la contradiction et l’altérité, ils finissent par raisonner en circuit fermé, dans leur bulle. Cet effet d’autorenforcement de leurs convictions les empêche de concevoir que les gens ont de bonnes raisons de penser ce qu’ils pensent.
Les sympathisants de Trump saluent un candidat « qui dit les choses comme elles sont ». Tenons compte de leur sensibilité, sans les mépriser en tombant dans le raisonnement primaire d’Obélix : « Ils sont fous ces Romains ! » Le rôle des journalistes est de porter des faits à la connaissance du public. A l’exemple de Facebook, qui vient de faire un serment : « Pledges fairness in all spectrum ».
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