Contrairement à ce que ses adversaires voudraient nous faire croire, Donald Trump ne manque pas d’alliés en Europe et dans le monde. Libre-échangisme et immigrationnisme appartiennent à l’ancien monde.
Le monde nouveau croît et prospère. Le monde vieillot, lui, s’étiole en perdant le soutien des majorités citoyennes. Ce monde nouveau naît de l’attente des peuples, en dépit du qualificatif de »populiste » diffusé à coups de goupillon de pensée unique médiatique.
Les alliés européens de Trump
Ce n’est que du bout du clic, et avec circonspection, que RFI titrait « Trump reçoit Conte à la Maison Blanche et se trouve enfin un allié européen ». Or, des alliés, Trump en a désormais beaucoup d’autres : du groupe de Visegrad au Royaume Uni – avec qui il prépare une grand accord commercial – à la Russie en passant par l’Autriche et la Slovénie de son épouse; mais aussi les opinions publiques montantes, comme en Allemagne. Et, en Europe, après le récent armistice qu’il a imposé au triste Juncker sur les échanges commerciaux, qui se risquerait à affronter de face Trump dont l’économie connaît une reprise puissante grâce à des mesures audacieuses ?
Donald Trump a accueilli avant-hier à la Maison Blanche, avec beaucoup de respect, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte. Car les deux hommes ont des points communs et des idées convergentes. Ne serait-ce que parce qu’ils ont tous les deux vraiment travaillé et connaissent le terrain économique (ce qui est rare dans une Europe de politiciens de profession).
Populiste et milliardaire
Les convergences fortes se situent là où les citoyens les attendent d’ailleurs, en matière économique, commerciale, sociale, migratoire, culturelle et diplomatique… Mais les gazetiers, toujours en retard d’un épisode, de continuer à fulminer les populistes…Et le milliardaire (sic) américain…
La Maison Blanche avait, il y a un mois, annoncé ainsi cette visite : « L’Italie est un important allié de l’Otan, un partenaire éminent en Afghanistan et en Irak, et est cruciale pour amener la stabilité dans la région méditerranéenne ».
MM. Trump et Conte, tous deux favorables à de bonnes relations avec la Russie, envisagent d’abolir les sanctions. Au Canada, lors du dernier G7, M. Trump avait appelé à réintégrer la Russie, et M. Conte avait dit « nous devrions avoir la Russie à la table des négociations ». Car ces sanctions de la période Obama n’ont plus aucun sens, si tant est qu’elles en aient jamais eu, si ce n’est de tant pénaliser les Européens…
Le libre-échangisme, une idée de l’ancien monde
En matière de commerce international, les deux hommes partagent le même scepticisme à l’égard du libre-échangisme, qui détruit les tissus économiques. M. Trump a critiqué le multilatéralisme de l’OMC et rejeté plusieurs accords internationaux : l’ALENA est en cours de renégociation avec le Canada et le Mexique, et le TPP, accord de libre-échange transpacifique, a été dénoncé, pendant que le gouvernement de M. Conte refuse de ratifier le CETA (accord de libre-échange UE/Canada).
Certes, il demeure des points de friction, comme la taxation de l’automobile italienne ou les activités importantes des entreprises italiennes en Iran. Or M. Trump a proposé ce matin une rencontre avec Téhéran – du type de celles dont il nous fait la brillante démonstration avec la Corée du Nord – car l’économie iranienne est aux abois.
Pour Trump, tout est négociable
Mais si, dans le domaine de la défense, l’Italie a expliqué qu’elle ne pourrait pas augmenter son budget au niveau souhaité par M.Trump (2 %, voire plus, du PIB), tout reste négociable: pour Trump tout est deal… Quant à M. Conte, dont tout le monde se gaussait gratuitement de l’inexpérience, il vient de faire la preuve non seulement qu’il a une stature internationale mais encore que son gouvernement a une cohérence dans l’action. De quoi renforcer encore, au sujet de l’usine à gaz bruxelloise, les positions similaires de l’Autriche qui préside depuis un mois le Conseil de l’UE. Même si le très archaïque Libé tente de se persuader que « des inquiétudes émergent sur la capacité de l’Autriche, dirigée par un gouvernement allié à l’extrême-droite, à piloter pendant six mois une UE fissurée ». Une suite de mots. Après avoir construit son succès poitique dans son pays sur la promesse d’une politique migratoire sévère, M. Kurz a derechef posé ce sujet comme une des priorités de sa présidence de l’UE (sécurité et protection des frontières extérieures).
Le PPE (droite, majoritaire) auquel appartient M. Kurz, « nous conduit sur une route de la peur et de la division », a de son côté déclamé avec emphase le président du groupe des eurodéputés socialistes, Udo Bullmann. Et M. Verhofstadt, ancien premier ministre belge, a nié le fait qu’il y aurait une crise migratoire… mais seulement une »crise politique sur le dos des migrants ». Par de tels dénis et provocations l’ancien monde ne disparaît pas : il se saborde.
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