Trump qui danse sur YMCA fascine certains, alors qu’ils sont intraitables avec les facéties de nos politiques français. Philippe Bilger s’interroge…
Ce n’est pas d’aujourd’hui que je m’interroge sur mon étrange indulgence à l’égard de certains chefs d’État et présidents étrangers et sur ma sévérité à l’encontre de certaines personnalités politiques françaises. J’avais déjà remarqué que des comportements et postures vulgaires ici ou là, sur le plan international, ne m’avaient pas choqué autant que j’aurais dû l’être si j’avais été le citoyen français habituel. Comme si ce qui se déroulait ailleurs bénéficiait en quelque sorte d’une immunité de principe et d’un droit à la différence !
Je crois en réalité que ma mansuétude a des ressorts plus profonds. Elle tient au fait qu’il y a des univers politiques et démocratiques (si on en accepte une définition large) tellement lointains dans tous les sens du terme qu’il serait absurde de les appréhender de la même manière que les nôtres. C’est encore plus vrai si on se rapporte au tempérament des dirigeants et à l’unité ou non de leur caractère. Par unité j’entends le contraire de la théorie des « deux corps du roi »
