« On est là pour te pomper, t’imposer sans répit, sans repos, pour te sucer ton flouze, ton oseille, ton pognon, ton pèze, ton fric, ton blé, tes économies, tes sous, tes bénefs, tes bas de laine, tout ce qui traîne, c ‘que tu as sué à la sueur de ton front, on te suceras jusqu’au fond… » C’est peut-être en ayant en tête la chanson des « Rap’tout » des Inconnus que les Français interrogés ont répondu au sondage Ipsos[1. Enquête réalisée du 7 au 10 octobre 2013 auprès d’un échantillon de 967 personnes pour Le Monde, BFMTV et la Fondation international des Finances Publiques.] portant sur leur rapport à l’impôt.
Si l’avidité du système fiscal français était objet de moquerie en 1991, elle est, aujourd’hui, source d’une grande exaspération.
43% des sondés n’associent pas l’acquittement de leurs impôts à un geste citoyen, 72% jugent la taxation trop excessive et 74% ne voient pas de bénéfices flagrants à leurs prélèvements obligatoires. Payer ses impôts est donc de moins en moins compris comme une juste contribution solidaire mais comme une confiscation arbitraire imposée par un État dispendieux.
Le ras-le-bol fiscal ne fait donc que se confirmer.
Il faut dire que, de la « pause fiscale » discréditée et repoussée en 2015 au fameux « seuil fatidique » atteint par l’augmentation massive de nos impôts sous l’ère Hollande, les Français ont de quoi appréhender l’année qui arrive. L’ardoise sera salée : 2014 sera l’année du record du niveau des prélèvements avec 46,5% du PIB, 10 points de plus que la moyenne des pays de l’OCDE.
Heureusement que le Premier ministre et le ministre de l’Éducation ont lancé vendredi dernier le Conseil National Éducation Économie, notamment destiné à rééduquer les consciences citoyennes dangereusement menacées par cet esprit antifiscal qui risque de ranimer les thèses, hélas bien trop vite oubliées, des grandes figures du libéralisme français.
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