Une tribune publiée par le site de l’Obs invoque l’interventionnisme occidental pour expliquer le terrorisme. Les Français seraient dans le déni, selon le texte. Non seulement cette antienne de gauche n’a rien de très original, mais à la vue du parcours militant de certains des signataires, cela n’a rien d’étonnant. Explications
Si certains arguments de la tribune de l’Obs[tooltips content= »Guerres et terrorisme: sortir du déni, 14 novembre 2020″](1)[/tooltips] sont éventuellement recevables, la composition du collectif laisse songeur. On trouve parmi les signataires des personnalités comme Virginie Despentes, Laurence de Cock, François Burgat ou Anasse Kazib, lesquelles ont tenu des discours aux relents “décolonialistes” voire complaisants avec les terroristes.
Le collectif, marqué à gauche, affirme que « certains journaux se repaissent des attentats pour achalander leur boutique raciste et fourbir leurs appels à la guerre comme au choc de civilisation ». Le ton est donné. La tribune se porte au secours de Judith Bernard, conspuée après des propos tenus sur arte. Le collectif part du postulat que « le lien entre les interventions militaires occidentales et certains attentats [ne serait] jamais interrogé ». Cette thèse, bien connue à gauche, est déjà largement contestable, mais passons.
Une tribune qui dédouane la radicalisation islamique mondiale
Il s’agit pour les signataires de contrer l’analyse honnie du choc des civilisations, théorisée par l’américain Samuel Huntington. À lire la tribune, par leurs actes, les dirigeants occidentaux ne feraient rien qu’à faciliter (intentionnellement ?) le discours tenu par des terroristes aux oreilles des populations musulmanes. Sont donc mises en accusation les guerres menées par l’Occident. Ces guerres antiterroristes seraient celles d’un « pompier pyromane », qui, loin de combattre le terrorisme, l’alimenterait « en nourrissant le ressentiment ».
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Les signataires de la tribune reconnaissent cependant que « tous les attentats ne sauraient s’expliquer par ces ingérences militaires et guerrières ». Ils pourraient être aussi le résultat de l’islamisme, ou d’hadiths et versets sacrés incitants à la violence contre les ennemis de l’islam, qui sait ? Pas du tout: pour Virginie Despentes, Frédéric Lordon, Adèle Haenel, Annie Ernaux et leurs amis, il s’agit plutôt d’aller trouver les raisons des massacres que nous subissons dans « la trajectoire biographique, sociale et psychologique des individus qui les perpètrent ». L’idéologie islamiste est complètement épargnée dans leur analyse.
Pour les signataires, la solution est toute trouvée: « Moins de guerres et plus de justice déboucheront assurément sur moins de terrorisme. » Simple, mais nos dirigeants devraient y penser !
Des signataires proches de l’idéologie décoloniale
Fallait-il attendre autre chose de cette tribune, au vu de certaines signatures?
Parmi celles-ci, on trouve la pornographe favorite de Causeur Virginie Despentes, qui a écrit cette année une « Lettre à [ses] amis blancs qui ne voient pas où est le problème », récitée à une heure de grande écoute sur France inter pour nous faire prendre conscience du fameux « privilège blanc ». Le 17 janvier 2015, l’écrivain affirmait dans Les Inrockuptibles avoir « été Charlie », « mais aussi les gars qui entrent avec leurs armes », décrivant les Kouachi comme des victimes de la société française, comme « ceux qui venaient de s’acheter une Kalachnikov au marché noir et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que de vivre à genoux. »
Ce genre d’idées fumeuses ne sont pas reniées pas les penseurs décoloniaux et islamo-gauchistes, terme qui peut être accolé au politologue et islamologue François Burgat, lui aussi signataire de la tribune. Ce directeur de recherche au CNRS est un défenseur de Tarik Ramadan et estime que ce dernier serait la victime d’un complot judiciaire. Il a également partagé en 2017 une tribune du co-fondateur des Indigènes de la République, Sadri Khiari, dans laquelle il accusait l’écrivain algérien Kamel Daoud, très critique envers l’islam radical, d’être payé par l’ancien président tunisien Ben Ali. Il a même soutenu la fondatrice des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, quand on lui reprochait d’avoir utilisé le terme de « souchiens »…
Il parait qu’il est peu convenable de parler d’islamo-gauchisme mais…
Et ce ne sont ni Laurence De Cock, historienne, ni Anasse Kazib, syndicaliste Sud Rail, qui lui feront des reproches pour ce genre d’accointances ! L’historienne est une professeur obsédée par le racisme « systémique », l’islamophobie et le colonialisme qu’elle combat depuis une vingtaine d’années, alors que la France n’a plus de colonies. Elle était évidemment du premier appel des Indigènes de la République.
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Quant au délégué du personnel SNCF, il vogue entre le marxisme et des homélies en faveur de l’islam politique. Cet adepte de la convergence des luttes a participé le 10 novembre 2019 à la « marche contre l’islamophobie ». Ce jour-là, il s’était permis d’affirmer : « On a des collègues, aujourd’hui, qui se font licencier parce qu’ils ne disent pas bonjour, ne serrent pas les mains, ne font pas la bise ! » Pauvres chatons ! Voilà en tout cas une belle manière de faire passer pour de pauvres victimes de l’islamophobie française ceux qui refusent de travailler avec des femmes ou font des histoires pour des affiches de Borat sur les bus.
Avec ces signataires au militantisme étrange – et a minima antirépublicain – on comprend en fait vite pourquoi notre fameuse tribune préfère vilipender les responsabilités de la France et de l’Occident dans le terrorisme, plutôt que l’islamisme!
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