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Trappes : métaphysique de la burqa


Trappes : métaphysique de la burqa

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Tout ce qu’on sait du point de départ de l’affaire de Trappes, c’est qu’un homme a empêché un policier de dévoiler le visage de la personne dont il était accompagné, et qu’il a réagi avec une violence qui oblige à s’interroger sur ce qu’il avait si impérieusement besoin de dissimuler au regard du monde.
Tout le monde a admis et répété sans y réfléchir à deux fois qu’il s’agissait de sa femme. Tu parles !
En réalité, personne ne peut le savoir, puisque cette personne, disons, cette chose, était entièrement couverte d’un vêtement.
René Descartes s’est posé la bonne question dans ses Méditations métaphysiques. Il remarque qu’il est tenté de croire qu’il ne peut connaitre que ce qu’il voit, « si par hasard je ne regardais d’une fenêtre des hommes qui passent dans la rue, à la vue desquels je ne manque pas de dire que je vois des hommes, (…) et cependant que vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux qui pourraient couvrir des machines artificielles qui ne se remueraient que par ressorts? »
Appliquons le doute de René Descartes au couple de Trappes.
L’homme qui s’est jeté sur le policier voulait peut-être cacher qu’il était épris d’une machine artificielle, avec laquelle le mariage pour tous n’est pas encore chose admise ?
Autre hypothèse : la chose qui marchait à ses côtés était un transsexuel qu’il n’avait pas encore présenté à ses parents ?
Ou, tout bêtement, c’était son amoureux du même sexe, ce qui ne devrait plus poser de problème à Trappes, sauf si l’un est chiite et l’autre sunnite?
À moins qu’il la conduisit à un bal masqué entre porteurs de voile intégral?
Comment le savoir, nous qui sommes placés sous voile d’ignorance ?
Ils le savaient sûrement, les centaines de djeunes trappistes qui sont venus encercler le commissariat pour en extirper de force le prisonnier, comme on voit dans les westerns.
Ils le savaient, forcément, puisqu’ils sont venus prêter main-forte à cet homme si pudique, mais leur pudeur à eux leur interdit de le dire. Ils ne causent pas des choses du sexe, et ils ne sont pas non plus du genre à parler des choses du genre, surtout en période de Ramadan, et on ne peut tout de même pas les en blâmer.
En tout cas, ce qui était visible à l’œil nu pour tous ceux qui ne sont pas des fachos de chez facho, c’est que cette émeute n’était absolument pas due à un réflexe communautariste anti-français. Non, ce qui a poussé ces djeunes à s’indigner, c’est  le chômage et la misère, comme d’hab.
Sans oublier la discrimination islamophobe dont ils sont victimes à l’école, y a qu’à voir leurs notes !
C’est le chômage et la misère aussi qui expliquent que les victimes de la catastrophe de Brétigny aient été délestées de leurs portables, sans doute par des jeunes mendiants faméliques et presque tous aveugles.
Nos politiques, – enfin ceux qui ne sont pas des fachos,- leur ont dit très sévèrement que, « d’accord  le social, c’est l’explication de l’émeute, mais c’est pas une excuse ». Et vlan !
Sauf que pardon, mais si on leur répète qu’ils sont vraiment nos victimes innocentes, pourquoi qu’ils se révolteraient pas contre nous?
Bref, nous faut-il choisir entre un Front national qui voudrait les foutre dehors et un Front de gauche qui voudrait qu’on se laisse rentrer dedans ?
Y aurait-il pas quelqu’un dans un coin, à droite ou à gauche, pour leur dire notre vérité en face ?
Notre vérité, c’est qu’on aimerait bien qu’ils se sortent de leur merde, par eux-mêmes, mais que ce qu’ils font là, c’est ça qui les y enfonce, grave.

P.S. Une personne généralement bien informée et qui préfère garder  l’anonymat sur sa source divine m’a expliqué que la personne qu’un  musulman doit cacher à tout prix est l’imam caché Al Mahdi. On comprend mieux la réaction du faux mari et des djeunes des cités sensibles.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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