En matière de souffrance animale, la Commission européenne doit présenter à l’automne un nouveau cadre réglementaire, dont un volet concernera le transport du bétail…
La commission européenne s’est fixé comme objectif de trouver une nouvelle législation en matière de souffrance animale, la dernière étant vieille de 18 ans.
En effet, les conclusions d’un rapport de l’EFSA, organisme européen chargé de la sécurité alimentaire, mettent en exergue l’absurdité de nos pratiques en matière de transport du bétail – des pratiques économiques terribles pour les animaux. L’enquête a dévoilé que, bien souvent, ce sont des animaux vivants qui étaient transportés sur des distances folles, au lieu de la viande. Ainsi, les bestiaux sont souvent transportés sur plusieurs centaines de kilomètres au sein de l’Union européenne. La cause de cette pratique n’est bien évidemment pas le plaisir de torturer le bétail, mais le manque d’abattoirs. En effet, alors que l’élevage devient de plus en plus industriel, il en est de même pour l’abattage du bétail. Les abattoirs sont souvent immenses, mécaniques, et concentrés. Ainsi, les rapporteurs proposent, entre autres mesures, d’ouvrir d’autres établissements plus petits et plus proches des agriculteurs. Ces derniers bénéficieraient de la possibilité de payer moins cher les transporteurs, qui, eux, baisseraient leurs marges tout en réduisant les émissions de CO2. Aujourd’hui, 30% des trajets dépassent les huit heures, et un sur 25 atteint les vingt-quatre heures. Un calvaire pour le bétail.
Malgré une volonté légitime de réduire ces souffrances, la réponse de l’UE semble à nouveau déconnectée: une proposition de loi devrait être déposée à l’automne prochain, intégrant la souffrance animale dans le prix de la viande. Une mesure qui pose un double problème: la marchandisation de la souffrance d’une part, et les répercussions sur le consommateur dans un contexte fortement inflationniste d’autre part. Alors que l’intérêt des Français pour la cause animale croît, les agriculteurs et chasseurs sont souvent les premières victimes des frasques de nos dirigeants. Et la question, légitime, du bien-être du bétail se heurte à un défi de taille qu’aucun gouvernement n’ose évidemment jamais vraiment aborder: celui de l’abattage rituel.