En Belgique, les récents propos tenus par le professeur Pierre Stassart sur l’anthropocène, ce fameux désordre planétaire inédit, font réagir. Il les a depuis corrigés. Mais, nous aurions tort de nous moquer de cette polémique en tant que Français.
L’université de Liège vient d’instaurer un nouveau cours portant sur « les questions de durabilité et de transition ». Cet enseignement, obligatoire et interdisciplinaire, comporte des conférences sur « les limites planétaires », des « activités locales en faveur de la durabilité » et des exposés sur « l’éco-anxiété et les changements climatiques ». Un cours a déjà fortement impressionné les étudiants, celui du professeur Pierre Stassart. Ce sociologue de l’environnement affirme ne plus vouloir « masquer les profondes inégalités quant aux responsabilités intrinsèques face aux perturbations environnementales à l’échelle planétaire ». Selon lui, tout est la faute de « l’homme blanc, chrétien et hétérosexuel ».
Alertée par des étudiants, la députée Stéphanie Cortisse a dénoncé la dérive wokiste de l’université de Liège et réclamé des comptes à sa rectrice, Anne-Sophie Nyssen, qui a botté en touche au nom de la liberté académique. De son côté, M. Stassart a assuré que ce qu’il professe est « factuellement validé par la communauté scientifique ». La révolution industrielle serait donc à l’origine d’une nouvelle ère géologique (ou Anthropocène) et aurait été « menée par des hommes blancs mais aussi chrétiens parce que c’est au nom de la religion que l’Europe a colonisé d’autres parties du monde en lui imposant son système capitaliste ».
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À la sottise écolo-woke, le sociologue ajoute l’ignorance historique. Reste l’évocation étrange de l’hétérosexualité. « C’était le modèle de base de l’époque », explique sans rire M. Stassart qui ajoute que, devant les « réactions d’incompréhension », il remplacera dans ses prochains cours le terme « hétérosexuel » par… « patriarcal ».
Cette nouvelle histoire belge aurait pu nous amuser si la folie écolo nous avait épargnés. Après Sciences-Po, l’université Sorbonne Paris Nord imposera prochainement à tous ses étudiants une formation sur la « transition écologique pour un développement soutenable ». Au programme : ateliers « citoyens » sur le climat et séances de réflexion sur « l’accueil des émotions, dont l’éco-anxiété » et sur « la manière de mobiliser sa capacité d’action » – une formation de zadiste, en somme.