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Transgenres: nième récidive pour JK Rowling

Une nouvelle tempête médiatique s’abat sur la créatrice d’Harry Potter et le "Huff Post" se vautre


Transgenres: nième récidive pour JK Rowling
L'auteur JK Rowling de nouveau dans la tourmente ! © Sonia MoskowitzGlobe/Sipa USA/SIPA Numéro de reportage: SIPAUSA30193785_000021

Avec son tout nouveau roman, l’auteur britannique s’attire de nouveau les foudres de la twittosphère LGBTQI+ qui l’accuse de transphobie pour avoir mis en scène un serial killer apparemment transgenre. Mais sans avoir lu préalablement le texte. Tandis que les médias français n’arrivent pas toujours à distinguer vrais et faux militants ultra-progressistes.


Décidément, quoiqu’elle fasse, JK Rowling ne peut qu’ameuter les progressistes LGBTQI+, tous empressés, au nom de la tolérance, de l’ensevelir sous un torrent de menaces de torture et de meurtre. Premier acte de cette comédie : en décembre 2019, Rowling affirme publiquement qu’il y a une différence significative entre une femme biologique et une trans femme et que l’on ne peut pas accorder exactement le même statut social à cette dernière catégorie de personnes qu’à la première. Deuxième acte : en juin dernier, elle attire les foudres des activistes en protestant sur Twitter contre leur tendance à remplacer le mot de « femme » par la périphrase « personnes qui ont des règles », comme s’il n’y avait pas de relation entre la condition sociale des femmes et la physiologie féminine. Troisième acte : fin août, suite à une intervention de la directrice de la fondation Robert F Kennedy Human Rights accusant Rowling d’avoir « porté atteinte à l’identité » des personnes transgenres et non-binaires, elle annonce qu’elle rend à cette institution un prix que celle-ci lui avait conféré l’année dernière. Le motif de ce retour ? L’injustice inhérente à une accusation qui suppose que Rowling est foncièrement transphobe, tandis qu’elle maintient seulement qu’il existe un conflit entre, d’un côté, les exigences les plus extrêmes du lobby transgenre et, de l’autre, les droits des femmes biologiques ou « cis-genrées ».

"Troubled Blood", le nouveau roman de Robert Galbraith, alias JK Rowling, est sorti hier dans les librairies.
« Troubled Blood », le nouveau roman de Robert Galbraith, alias JK Rowling, est sorti hier dans les librairies.

Ci-gît JK Rowling

Cette semaine, le rideau s’est levé sur le quatrième acte. L’occasion en est la sortie en anglais de son nouveau roman, Troubled Blood, le cinquième dans la série policière qu’elle publie sous le pseudonyme de Robert Galbraith. Si le livre n’est en vente que depuis hier, le 15 septembre, c’est un compte-rendu négatif paru deux jours auparavant dans le quotidien anglais The Daily Telegraph qui provoque la nouvelle polémique.

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Un des personnages du roman serait un tueur en série qui se déguise avec une perruque et un manteau de femme pour rassurer ses victimes féminines, avant de les attirer dans sa camionnette. Fait surprenant pour un journal aussi conservateur, l’auteur du Telegraph, Jake Kerridge, en conclut que la morale de l’histoire semble être la suivante : « il ne faut jamais faire confiance à un homme qui porte une robe ». Ce jugement est relayé par le très populaire site d’informations Pink News. Et immédiatement, la communauté LGBTQI+ se met en branle sur son média favori, Twitter, dénonçant Rowling pour sa « transmisogynie » et exprimant le désir, entre autres choses, de lui déchiqueter le corps. Le hashtag du moment est #RIPJKRowing, en français : « Ci-gît JK Rowling. » A notre époque, pour condamner à mort, pas besoin de juger sur pièces.

Fait curieux, le livre de Rowling est défendu le jour de sa parution par le très gauchisant journal anglais, The Guardian, dans un compte-rendu par Alison Flood qui, elle, a visiblement pris la peine de lire le texte. Tout en condamnant les prises de position antérieures de la romancière, Flood souligne le fait que le tueur qui s’habille en femme n’est pas un personnage central du roman et n’est nullement présenté comme transgenre. Pour elle, la morale de l’histoire est qu’il est hâtif de juger un livre d’après un seul compte-rendu.

Bévue dans la version française du Huff Post

Cependant, tandis que le ciel s’assombrit devant la tempête déchainée par Rowling, un petit rayon de lumière point à l’horizon, un petit vent d’hilarité commence à souffler. Car les médias bien-pensants, mettant en avant l’inévitabilité des critiques que la créatrice d’Harry Potter s’attire, voire le fait qu’elle les mérite, passent sous silence la violence misogyne – digne du Marquis de Sade – avec laquelle ces critiques sont souvent formulées. Quand cette fâcheuse tendance s’ajoute à la difficulté qu’ont parfois les journalistes français à suivre toutes les évolutions dans le monde anglo-saxon, le résultat n’est pas dépourvu d’humour.

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Lorsque le Huff Post français publie un article à 18h21 le 15 septembre pour raconter certaines des péripéties entourant la parution de Troubled Blood, l’auteure, Elisa Samourcachian, reproduit le tweet d’une détractrice apparente de Rowling, tweet qu’elle traduit avec une exactitude tout à fait louable : « Je n’arrive pas à croire que JK Rowling a écrit un roman qui implique que les personnes trans peuvent être des méchants. Nous, membres de la communauté LGBTQIA+, sommes TOUJOURS compatissants et aimants et engagés pour la justice, la paix et la décence humaine fondamentale. » La journaliste ajoute que la personne en question, Titania McGrath, est une « activiste et autrice. » Or, il s’avère que « Titania McGrath » est un personnage inventé de toutes pièces par le brillant comique irlando-britannique, Andrew Doyle, précisément afin de lui permettre de parodier l’hypocrisie des bobos progressistes blancs à travers une série tweets qui lui ont attiré à ce jour plus d’un demi-million de suiveurs. Sous ce pseudonyme, il a publié un faux manuel de justice sociale en mars 2019, Woke. A Guide to Social Justice, et, pas plus tard que le 3 de ce mois, un autre best-seller, un faux livre de propagande progressiste pour enfants, My First Little Book of Intersectional Activism (Mon premier petit livre d’activisme intersectionnel). Il y a des gens qui croient que Sherlock Holmes habite toujours au 221 bis Baker Street à Londres.

Le tweet de McGrath/Doyle cité par l’infortuné Huff Post est non moins satirique que tous les autres de ce comique qui, quoique de gauche, trouve insupportable la bigoterie ultra-progressiste ou woke. Son affirmation selon laquelle les membres de la communauté LGBTQIA+ sont « TOUJOURS compatissants et aimants… » est illustrée par des captures d’écran de messages postés par ces mêmes membres qui, par rapport à JRowling, expriment leur désir de « gifler cette salope », cette « vieille pute », sans parler de leurs ratiocinations au sujet de ses organes reproductifs… Comble de l’ironie, McGrath/Doyle accompagne son tweet d’un des hashtags préférés des progressistes, #BeKind – « Sois gentil. » Il s’agit évidemment d’une gentillesseà sens unique. Pour ne pas nous montrer hypocrites à notre tour, n’ironisons pas trop sur le Huff Post. Faisons preuve d’indulgence à l’égard de ce rayon de soleil. #BeKind !

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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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