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L’extrémisme transgenre en recul: bonnes nouvelles d’Angleterre

Jeremy Stubbs nous ramène de bonnes nouvelles de son pays


L’extrémisme transgenre en recul: bonnes nouvelles d’Angleterre
On a conseillé à la députée conservatrice Kemi Badenoch de ne pas trop se renseigner sur les activités de la clinique transgenre GIDS. Elle a préféré ne pas écouter ces conseils © Peter MacDiarmid/Shutterstock/SIPA

Sous le feu des critiques, le Service de développement d’identité de genre, à Londres, une clinique britannique dépendant du NHS et dédiée aux enfants, sera notamment fermé sans délais.


Le propre du progressisme est de progresser. Ou pas. Il y a des moments dans l’histoire où les promoteurs fanatisés des projets les plus tordus, les plus contraires aux valeurs humanistes, sont obligés de reculer, voire de battre en retraite, leurs légions mises en déroute. Outre-Manche, on vient d’assister à un de ces moments, car les militants extrémistes de l’idéologie du genre viennent de subir une série de défaites qui augure bien pour l’avenir. 

Priorité aux femmes et aux enfants, hélas !

Rappelons d’abord quels sont les objectifs de ces transactivistes, et en quoi ils sont nocifs pour l’humanité:

  • Permettre aux enfants les plus jeunes possibles de considérer que leur identité de genre n’a nécessairement rien à voir avec leur sexe biologique ; les encourager même dans ce sens.
  • Faciliter l’accès pour les enfants à des traitements hormonaux et à des bloqueurs de puberté qui risquent de les rendre dépendants, parfois à vie, de drogues coûteuses dont les effets physiques et mentaux à long terme sont incertains.
  • Faciliter l’accès pour les jeunes à des interventions chirurgicales qui changent leur corps de manière irréversible, changements que les individus peuvent regretter par la suite. 
  • Persuader les jeunes, à tort dans la plupart des cas, que les difficultés typiques de l’adolescence – acceptation des transformations de son corps, découverte de sa sexualité, adaptation à la vie en société – sont provoquées principalement par la dysphorie de genre et ne peuvent être résolues que par un changement d’identité de genre.
  • Insister sur le fait que les femmes trans sont des femmes et que les hommes trans sont des hommes en faisant violence à la science biologique et en effaçant du vocabulaire médical la plupart des termes propres au corps féminin. 
  • Donner aux femmes trans un accès complet aux compétitions sportives, aux prisons et aux refuges normalement réservés aux femmes en dépit des questions évidentes d’injustice et d’insécurité. 

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  • Faire reconnaître par la loi que les lesbiennes qui expriment publiquement leur refus de relations sexuelles avec des femmes trans ayant un pénis sont coupables d’un crime de haine.
  • Catégoriser toute personne qui s’oppose à ces mesures comme « transphobe », la rendant susceptible de poursuites en justice et/ou la transformant en une cible légitime pour une campagne de haine en ligne (insultes, menaces de mort…) ou de boycott professionnel (pression exercée sur l’ employeur, les sponsors, clients…). 

La raison marque un triplet

Le plus important des revers que viennent de subir les thuriféraires de ce néfaste programme est l’annonce par les autorités publiques anglaises de la fermeture du Service de développement d’identité de genre (Gender Identity Development Service, ou GIDS), situé à Londres, qui dépend du Service de santé nationale (NHS). Depuis sa création, en 1983, cette clinique-phare de l’idéologie transgenre a « traité » des milliers d’enfants et d’ados souffrant apparemment de dysphorie de genre et en a amené un grand nombre à « transitionner » par le biais de drogues et de chirurgie. 

Suite à des démissions de médecins accusant la direction de l’institut d’être l’otage des militants transgenres ; à un procès intenté au GIDS par une jeune femme, Keira Bell, prétendant avoir été mal conseillée par le service ; et finalement à un rapport indépendant commandé par le NHS qui conclut que l’institut a « trahi » (« failed ») des enfants, la décision a été prise de fermer l’institut, au plus tard au printemps 2023. Il ne s’agit pas de mettre fin, au niveau national, au traitement de dysphorie de genre chez les jeunes personnes, mais de le confier à des hôpitaux régionaux ayant des services de santé mentale très développés. Ces centres locaux seront ainsi mieux qualifiés pour conseiller les enfants et ados et beaucoup moins sujets à l’influence funeste des transactivistes. 

Dernier clou dans le cercueil de ces derniers : Kemi Badenoch (notre photo), députée conservatrice, ex-candidate très sérieuse à la succession de BoJo comme Premier ministre, vient de révéler que, lorsque, en tant que ministre d’État à l’Égalité, entre 2020 et 2022, elle a lancé une enquête sur le GIDS, des fonctionnaires de son ministère ont essayé de la dissuader de consulter des critiques de ce service. Et parmi ces critiques, cette même Keira Bell qui a poursuivi le GIDS en justice. Souffrant de troubles mentaux très graves, elle s’est vue prescrire des bloqueurs de puberté à 16 ans, de la testostérone à 17 ans et une ablation des seins à 20 ans. Elle a gagné son procès dans un premier temps, mais l’a perdu en appel. Aujourd’hui, la décision de fermer le GIDS lui donne raison dans une grande mesure, tandis que les révélations de l’ex-ministre met à nu tout le système pernicieux liant militants, fonctionnaires et professionnels de santé, qui a promu pendant trop longtemps cette idéologie dangereuse.

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Le deuxième revers subi par les transactivistes se trouve dans le domaine de la liberté d’expression. Il s’agit du jugement que vient de rendre un tribunal londonien dans le cas d’une avocate qui avait accusé son propre cabinet de discrimination à son égard. Allison Bailey, lesbienne et noire, a cofondé la LGB Alliance en 2019. Cette association, qualifiée par les transactivistes de « groupe de haine », mène campagne contre la manière dont les ONG LGBT qui tiennent le haut du pavé ont laissé tomber tout ce qui touche les droits des homosexuels au seul profit des droits des transgenres. La plus puissante de ces ONG, Stonewall, est accusée par ses critiques d’opérer une forme de racket : les nombreuses entreprises et organisations gouvernementales qui souscrivent à son programme de formation « Champions de diversité » (Diversity Champions Programme), très coûteux d’ailleurs, ont le bonheur de ne pas être accusées d’entretenir un environnement transphobe. Dans le cas contraire, une telle accusation est toujours possible… 

Or, par ses tweets, Allison Bailey a fait savoir que 1) elle était très critique à l’égard des politiques de Stonewall et 2) il est injuste de traiter de « transphobes » des lesbiennes refusant des relations sexuelles avec des femmes trans. Son cabinet a reçu un message de la part de Stonewall au langage codé mais sans ambiguïté : vous annoncez une enquête sur cette avocate ou vous acceptez les conséquences… ce qui fut fait. La décision du tribunal en faveur d’Allison Bailey est une victoire, non seulement pour cette avocate courageuse, mais pour toutes les personnes voulant exprimer publiquement leur désaccord avec le transactivisme extrémiste. Cette décision intervient peu de temps après une autre en faveur de la salariée d’un think tank, Maya Forstater, qui, en 2019, a été effectivement virée par son employeur pour avoir tweeté qu’une femme trans n’est pas une femme. Je me permets de citer le Messie de Handel: « Alléluia ! » 

Des batailles remportées, mais pas la guerre

Le troisième et dernier domaine où l’idéologie du genre a dû reculer est celui du sport. La Fédération internationale de natation (FINA) a décidé au mois de juin que les femmes trans qui ont traversé la phase de puberté en tant qu’hommes ne seront plus éligibles dans les concours réservés aux femmes. En revanche, une catégorie « ouverte » (=non-genré) sera créée pour toutes celles et tous ceux (etc.) qui désirent y concourir. Le même mois, l’Union cycliste internationale a annoncé qu’elle renforçait les règles concernant la participation aux concours féminins des femmes trans : celles-ci auront désormais un temps d’attente deux fois plus long en tant que femmes avant de pouvoir concourir et devront montrer un niveau de testostérone deux fois plus bas. Finalement, la Rugby Football Union anglaise vient de décider que seules des joueuses nées femmes pourront participer aux événements féminins. 

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De quoi inspirer un deuxième « Alléluia ! » Seul bémol ici : Sharron Davies, célèbre nageuse olympique outre-Manche décorée par la Reine et personnalité sportive très présente dans les médias britanniques, mène campagne depuis longtemps pour que les concours féminins soient réservés aux femmes au sens biologique du terme. Dans ce combat, elle a fait preuve d’autant de courage que J. K. Rowling, sinon plus. Comme la créatrice de Harry Potter, elle fait l’objet de campagnes de vilification sur les réseaux sociaux ainsi que de menaces de mort. Mais, moins fortunée que sa collègue, elle vient d’annoncer qu’elle est acculée à la ruine financière car, sous la pression des transactivistes, les associations caritatives et les agents avec qui elle travaille depuis au moins 30 ans l’ont laissé tomber. 

Cela nous rappelle que toutes ces victoires récentes ne représentent que des batailles remportées, mais que la guerre elle-même reste à gagner. Et comme disait un grand homme cisgenre tout ce qu’il y a de binaire : « Sans la victoire, il n’y a pas de survie. »  




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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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