Depuis septembre 2015, le Parti travailliste britannique (Labour) est dirigé par Jeremy Corbyn, vieux briscard réputé plus rouge que rouge. En rupture avec l’expérience social-libérale de Tony Blair, l’apparatchik a fait prendre un virage très à gauche au mouvement d’opposition qui rencontre l’engouement des jeunes. Pour preuve, le Labour a grimpé de 194 000 adhérents en 2010 à 515 000 en 2016.
Mais le dégagiste Corbyn ne laisse pas de susciter la polémique jusque dans son propre parti. Passons rapidement sur les soupçons d’antisémitisme. Corbyn a dû s’expliquer sur sa fréquentation d’un groupe Facebook où circulaient des messages violemment antisémites, voire négationnistes. Jurant ne pas manger de ce pain-là, l’inlassable militant « antisioniste » serait plus facile à croire s’il n’avait pas qualifié le Hamas et le Hezbollah d’ « amis » (sic), ce dont il a dû s’excuser du bout des lèvres, contraint et forcé. L’affaire a provoqué la fronde de nombreux militants juifs ulcérés.
Qu’est-ce qu’une femme ?
Aujourd’hui, une nouvelle guerre intestine déchire les cadres travaillistes. En vue des prochaines législatives, le Labour a voulu parfaire son image progressiste en réservant un grand nombre de places éligibles aux femmes. La parité, voilà une idée pas si british. Mais les compatriotes des Monty Python ne font jamais rien comme nous autres froggies : aussi, des hommes transgenres ont-ils intégré les listes de préinvestiture réservées aux ladies sur la foi d’un simple « sentiment de féminité ». Furieuses, plus de 300 militantes travaillistes ont fait part de leur indignation et menacé de quitter le Labour si ces ambitieux trans les supplantaient.
L’histoire ne dit pas qui des femmes ou des transgenres les « amis » barbus de Corbyn aimeraient voir occuper les bancs de la Chambre des communes. Bookmakers, ouvrez les paris !