On nous dit qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre une meurtrière réputée pénalement irresponsable et les immigrés en général. Mais le gouvernement pourrait empêcher cet amalgame en cessant de nier tout lien entre crime et immigration.
Une psychotique victime de violences conjugales et du refus d’un pass d’entrée dans un immeuble passe à l’acte. Circulez. Il n’ y a rien à dire de plus. Personne n’est responsable et surtout pas l’état, le gouvernement. Cette mort atroce d’une innocente petite fille réclame le silence. Respectez la douleur des parents. Pas de récupération politique, taisez-vous l’extrême-droite. L’enquête conclura peut-être comme pour Sarah Halimi à l’irresponsabilité pénale de la meurtrière. Nous en avons pris l’habitude. Pas de stigmatisation. Pas d’islamophobie. Le sujet, ce n’est pas l »immigration, ces pays d’origine qui ne nous envoient pas toujours le meilleur de leur société: voleurs qui n’oseraient pas bouger le petit doigt chez eux, assassins détraqués ou pas, islamistes… Le sujet ? un fait divers, une litanie interminable de coups de couteau travestis en faits divers malheureux.
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Des faits divers malheureux? décapitations, viols, égorgements, rodéos, coups et blessures pour un mauvais regard ou une cigarette refusée, harcèlements de rue, vandalisme, refus d’obtempérer, voiles, burkas, burkinis et abayas, incendies et dégradations de lieux de cultes chrétiens, menaces de mort, professeurs menacés et intimidés, synagogues sous protection, antisémitisme et racisme anti-blancs, homophobie, prêches incendiaires. La colère gronde. Les bougies et les fleurs ne sont plus de saison. Que se passera-t-il ? Une fois de plus l’oubli, le sommeil écrasant d’une opinion publique droguée à la crise ou le réveil salutaire ? Mais vers quoi ? Les rivages funestes d’une guerre civile à l’odeur de sang ou la prise de conscience là-haut d’une urgence qui demande des mesures drastiques concrètes faisant fi d’un état de droit respectable mais devenu obsolète ?
La généralisation à toute une population innocente des crimes commis par une minorité mais dont la jeunesse est de plus en convaincue de sa victimisation par des dizaines d’années de propagande antiraciste et par des discriminations réelles ou fantasmées risque un jour ou l’autre de mettre le feu aux poudres. Il est donc de la responsabilité de nos dirigeants et de l’ensemble des élites politiques et médiatiques de ce pays de faire honnêtement et avec objectivité la part des choses et en particulier en mettant un terme à cette politique de déni qui ne fait qu’augmenter les méfiances et les haines et mettre en péril la cohésion nationale et l’amour de la patrie commune. S’il en est encore temps.
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