Après un été plein de salles vides, comment le cinéma va-t-il rebondir ? Évitez soigneusement la « titanesque » et désolante Palme d’or de l’année. Le dernier Ozon, en revanche, est une bonne raison de retrouver sans tarder le chemin des salles obscures.
Que les films de François Ozon s’avèrent tour à tour réussis ou ratés n’a rien de très étonnant eu égard à la frénésie de tournage dudit cinéaste. On passe ainsi du jubilatoire Potiche au navrant Ricky en se frottant les yeux tout en se demandant si c’est bien le même homme qui en est l’auteur… Avec Tout s’est bien passé, on est incontestablement du bon côté d’Ozon.
En adaptant le récit d’Emmanuèle Bernheim sur la mort volontaire de son père, il prenait le risque d’un film au bord de la crise de larmes. Or, passées les insupportables dix premières minutes dans lesquelles Dussollier et Marceau cabotinent allègrement, le film prend la seule vitesse de croisière possible pour un tel sujet : un savant mélange de trivialité assumée et d’émotion maîtrisée.
Tout est donc sur le fil du rasoir mais, titre oblige en quelque sorte, tout se passe bien. Comme si le sujet même du film (réussir sa mort) contaminait au bon sens du terme le film lui-même (réussir sa sortie). Ozon tient la note jusqu’au bout, aidé par un casting d’où émergent plus particulièrement les impeccables Géraldine Pailhas et Charlotte Rampling qui rendent plus complexe encore ce rendez-vous avec la mort voulue.
« Tout s’est bien passé », de François Ozon, Sortie le 22 septembre