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blake mortimer sorrentino

Cette année, Causeur prend les devants. Les cadeaux achetés à la dernière minute ne vous réussissent pas. Vous n’avez pas envie de passer le réveillon aux Urgences non pas à cause d’une intoxication alimentaire, mais pour un DVD, une BD ou un CD reçus en pleine poire ! Le cadeau culturel n’a jamais été aussi dangereux en ces temps de disette. Pour éviter les fautes de goût, pour épater vos convives ou tout simplement pour faire plaisir, nous avons sélectionné quelques offrandes qui seront du meilleur effet sous le sapin.

Dolce Roma

En plein cœur de l’hiver, vous risquez d’attraper un coup de soleil en regardant La Grande Bellezza, le dernier film de Paolo Sorrentino. Il y a tout pour réchauffer les âmes en peine : la ville de Rome, éternelle, bouillonnante et sensuelle. Les italiennes, grandes bourgeoises névrosées, à la dérive et si désirables. Des fêtes qui éclatent à la nuit tombée comme des milliers de bulles de néant. Une girafe qui disparaît par miracle, une naine qui perce les mystères de l’être, un amour de jeunesse dont la beauté hante vos nuits. Et au milieu de tout ce grand défouloir, le roi des mondanités, Jep Gambardella, magnifique Toni Servillo qui interprète le rôle d’un journaliste, auteur d’un seul roman, à la recherche de son passé. Il vient de fêter ses 65 ans et il a décidé de ne plus faire semblant. Entre La Dolce Vita de Fellini et Journal intime de Moretti, La Grande Bellezza irradie par la justesse et la violence de ses émotions. C’est beau, mystique, merveilleusement filmé et joué. La bande-son est sublime, elle alterne morceaux dansants (redoutable version club de Far l’amore de Bob Sinclar & Raffaella Carrá ou l’envoûtant slow Ti ruberó de Monica Cetti) et symphonies de Bizet.

La Grande Bellezza, Paolo Sorrentino – DVD Pathé – Exclusivité FNAC

22, ils reviennent !

À Noël, préférez toujours la tradition ! Une dinde aux marrons vaut mieux qu’un plat en fusion. Et puis, l’année a été assez mouvementée comme ça. Un peu de repères, de solide, d’immuable, de tangible sous le sapin. Vive la ligne claire ! Quoi de plus réconfortant que de retrouver ses héros d’enfance. Blake et Mortimer reviennent le 6 décembre dans un tome 22 qui fleure bon la nostalgie. Les rues pavées du vieux Londres, le mystère de l’onde Mega, le télécéphaloscope du professeur Septimus, des interférences et tout se détraque. On peut compter sur le vibrionnant Professeur Mortimer et son acolyte, Blake, le plus courageux des moustachus blonds du royaume pour sauver la Couronne et la Morale. Cette nouvelle aventure s’annonce captivante avec le retour de la Marque jaune et de l’affreux Olrik sans qui nos deux héros auraient l’air d’un vieux couple.

L’onde Septimus – BD – Une aventure de Blake et Mortimer Tome 22 – Jean Dufaux –Antoine Aubin – Etienne Schréder – (sortie 6 décembre 2013)

J’irai revoir ma Normandie

Il y a des pèlerinages qui nous font traverser la France. On ne louperait celui de Tigreville (Villerville) sous aucun prétexte. Pour certains hommes, le crachin normand a des couleurs d’Extrême-Orient, de nuits de Chine. Des rêves de fusiliers-marins s’élèvent au-dessus du bocage. Depuis que nous avons lu Blondin et vu Verneuil, les matadors nous arrachent des larmes, le Picon-bière n’a plus de secret pour nous et tous les barbus ressemblent à Landru. Gabin, Belmondo, Roquevert, Flon et Frankeur sont irrésistibles. Les dialogues d’Audiard aux petits oignons. Des torpilles hilarantes explosent à marée basse : « la Wehrmacht polissonne et le feldwebel escaladeur », « le Yang-tseu-kiang n’est pas un fleuve, c’est une avenue », « Albert, ils me font mal aux yeux, tirons-nous ! ». Cette ivresse-là des mots nous manque.  L’édition collector égayera vos soirées d’hiver.

Un Singe en hiver – Henri Verneuil – Edition Collector  Blu-ray – Studio EuropaCorp – Bonus (documentaire inédit avec interviews)

Le talent dure longtemps…

Il y a quinze ans, c’était l’été, Nino tirait sa révérence. Nos mères pleuraient. Nos pères avaient les yeux rouges en ce mois d’août. Nous étions tous tristes. Avec cet éternel écorché, ce Ray Charles rital, les Trente Glorieuses défilaient en scopitone. Des caves de St-Germain aux succès yé-yé, ce fils de bonne famille n’avait jamais desserré les dents. Il pouvait tout chanter, le catalogue Manufrance façon rythm & blues, les chansons d’amour, la mélancolie de la Baie de Rio, le mal de vivre. Parfois, il apparaissait à la télé, interviewé par Denise Glaser, à cheval dans sa bastide du Lot, au volant de voitures anglaises ou dans son exil italien qui dura trois ans. Réécoutez ce Latin lover surdoué et si vous passez par Toulouse, la médiathèque José Cabanis lui rend hommage jusqu’au 16 février 2014 dans une émouvante rétrospective « Nino Ferrer, il était une fois l’homme ».

Intégrale Nino Ferrer – 4CD – Enregistrements studio & live – Barclay

 



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Journaliste et écrivain. À paraître : "Tendre est la province", Éditions Equateurs, 2024

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