Les critiques de Causeur ont le nez creux. Notre ami Thomas Morales, auteur par ailleurs d’un excellent essai sur la voiture comme témoin et révélateur de notre histoire nationale, Mythologies automobiles (L’Editeur) a dit récemment dans nos colonnes, tout le bien qu’il pensait du dernier roman de Bernard Chapuis, Onze ans avec Lou, paru chez Stock. Cette histoire, retraçant à travers le regard d’un petit garçon, les contradictions et les malaises d’une rêveuse bourgeoisie dans les beaux quartier de l’Ouest Parisien durant les années cinquante vient de recevoir le prix Jean-Freustié 2012.
Le prix Jean-Freustié est remis depuis 1987 et porte le nom de l’écrivain médecin décédé en 1983 à qui on doit quelques chefs d’œuvre trop peu lus aujourd’hui comme Isabelle ou l’Arrière saison (prix Renaudot 1970). Egalement critique au Nouvel Observateur, Freustié avait été l’ami de Paul Morand comme de Bernard Frank et montrait une absence totale de préjugés quand il s’agissait de parler de littérature, se fiant aux seules impulsions de son goût. C’est d’ailleurs la même liberté qui a souvent guidé le jury du prix dont les membres n’ont pas hésité à couronner par le passé des écrivains aussi différents que Gérard Guégan, Philippe Djian, Edouard Limonov ou encore notre ami François Taillandier.
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