Depuis la défaite de l’État islamique en Irak et en Syrie, l’opinion publique s’inquiète du retour des Françaises et Français partis rejoindre Daech qui essaient maintenant de regagner leur mère patrie. Et l’interrogatoire d’un certain Thomas Barnouin, que ses geôliers kurdes ont diffusé sur Twitter, ne rassurera pas nos compatriotes.
Les kurdes du YPG diffusent une vidéo du #djihadiste français Thomas Barnouin en détention #EI pic.twitter.com/Mv5RDgcMve
— Jean-Charles Brisard (@JcBrisard) 10 janvier 2018
Converti à l’islam en 1999, djihadiste à partir de son séjour en Arabie saoudite en 2005 et ancien de la célèbre filière d’Artigat à laquelle appartiennent les frères Merah, Barnouin est un gros poisson. Il explique s’être décidé à partir en Syrie avec femme et enfants en 2014 après que « des musulmans » sont venus chez lui pour lui annoncer qu’ils y avaient fondé un État islamique.
« Je me suis rendu compte après quatre ans avec Daech qu’il s’agissait de criminels »
Quelques années plus tard, le prisonnier des Kurdes ne cache pas son amertume : « Je me suis rendu compte après avoir combattu durant quatre ans avec Daech qu’il s’agissait de criminels. Pour moi, honnêtement, Daech est une création des services de renseignements. Ce n’est pas une organisation islamique sincère. C’est une alliance entre services de renseignements et d’anciens baasistes qui sert son propre agenda au Moyen-Orient. »
Autrement dit, si l’État islamique a trahi l’islam, ce n’est ni en défenestrant des homosexuels ni en brûlant vifs des prisonniers, mais parce qu’ils « se sont battus pour le pétrole ». Aux yeux de Barnouin, Daech était un vaste complot ourdi par les services de renseignement occidentaux dont les djihadistes sincères seraient les innocentes victimes. Au fond, Thomas Barnouin réécrit le bon vieux mythe du coup de poignard dans le dos. Sans doute prépare-t-il inconsciemment le coup d’après : Daech a échoué parce que ce n’était pas l’authentique Daech. Bref, pas d’amalgame !
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