Accueil Politique « Que les autorités religieuses s’occupent plutôt du sort des chrétiens d’Orient »

« Que les autorités religieuses s’occupent plutôt du sort des chrétiens d’Orient »


photo : Thierry Mariani

Trois questions à Thierry Mariani, secrétaire d’Etat aux transports, et fondateur du collectif parlementaire « la Droite populaire »

Muriel Gremillet : Le débat sur la laïcité, organisé par l’UMP, divise, et pas seulement l’UMP. Ça ne vous interroge pas que les autorités religieuses françaises aient demandé sa suspension…

Thierry Mariani : La laïcité appartient à tout le monde, qu’on soit croyant ou non. Ce qui me frappe dans la tribune publiée par les autorités religieuses, c’est une phrase passée inaperçue pour laquelle j’ai envie de remercier les auteurs: ils disent que le cadre juridique de la laïcité doit évoluer en France[1. « Nous restons très attentifs aux évolutions profondes de notre société, notamment celles qui concernent les religions, dans le respect du cadre de la République. Ces évolutions appellent parfois des adaptations, voire des améliorations du cadre juridique et réglementaire de l’expression et de la vie des cultes en France. »]. Et nous montrent donc que le débat est utile. Car, si ce n’est les politiques, qui doit s’occuper du cadre juridique de la laïcité et de son évolution ? Le débat politique est nécessaire, et si l’UMP est seule à vouloir mettre le sujet sur la table, tant pis pour les autres.

La laïcité est un débat ouvert à tous, et il est paradoxal que les religieux prétendent qu’il leur soit réservé. Que les autorités religieuses s’occupent du sort des chrétiens d’Orient plutôt que de l’agenda des partis politiques ! Pour d’autres, ce ne serait pas le bon moment pour en parler. En vérité, il n’y a jamais de bon moment dans ce pays.

MG : La gauche, mais aussi certains centristes, vous accusent implicitement de faire le jeu du Front National en menant ce genre de débats.

TM : Depuis 1984, c’est en 2007 que le FN a fait son plus faible score. Autrement dit au moment où Nicolas Sarkozy a osé aborder de front un certain nombre de sujets dont Chirac ne voulait pas entendre parler. Alors, on nous traite de populistes : c’est l’accusation permanente de la gauche quand elle sent que le peuple lui échappe. La Droite populaire souhaite justement que le peuple n’échappe pas à la droite. Et pour cela il faut aborder les débats sans crainte et réussir à en sortir concrètement. Pourquoi le débat sur l’identité nationale a-t-il été raté ? C’était une excellente idée. Mais personne ne se souvient des mesures qui ont été annoncées à la sortie par le Premier ministre. Voilà pourquoi les gens s’imaginent que c’était une manœuvre électorale.

MG : Jean-Louis Borloo et les centristes pourraient sortir bientôt de l’UMP, justement pour se distinguer de l’aile dure de la majorité.

TM : Comment expliquer sérieusement que certains, qui se voyaient encore Premier ministre de Nicolas Sarkozy il y a quelques mois, souhaitent aujourd’hui quitter l’UMP ? La politique, c’est aussi une question de dignité et d’honneur. Cela veut aussi dire ne pas partir quand ça tangue.



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est journaliste

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