Le film d’Eskil Vogt distille un fantastique minimaliste pour détruire les clichés sur le vert paradis des amours enfantines
Flanqué de deux blondinettes (leurs enfants, âgées de 7 et 11 ans), dont l’aînée, autiste, n’émet que des sons inarticulés, un couple en apparente harmonie aménage dans une barre d’immeubles, à l’orée d’une forêt située en zone suburbaine. Nous sommes en Norvège ; c’est l’été ; les enfants jouent librement en bas, loin des parents, dans l’aire de jeu aménagée pour le loisir des occupants. La plus jeune ne tarde pas à se lier avec un garçon plus âgé qu’elle, un mulâtre au regard bistré et à la mine chafouine. Et aussi avec une autre petite fille, noire de peau mais le visage et les mains tachetés de blanc : manifestement, un problème de dépigmentation. Deux enfants sans pères, élevées par des « mères isolées ». Sur cette bigarrure anthropologique,
