Art lyrique. L’Ange exterminateur, œuvre opératique inspirée de Luis Buñuel, à voir en ce moment à l’Opéra Bastille.
En 1962, Luis Buñuel réalise El Angel exterminador (L’Ange exterminateur), chef-d’œuvre entre les chefs-d’œuvre du maître aragonais, joyau absolu de sa longue et féconde période mexicaine (cf. Los Olvidados, La Vie criminelle d’Archibald de La Cruz)…
Au sortir d’une soirée à l’opéra, près d’une vingtaine de grands bourgeois très policés – un colonel, une cantatrice, un chef d’orchestre, un homme de lettres, un franc-maçon, un médecin, une pianiste… – se retrouvent pour un raout dans une splendide maison de ville, à l’invitation du marquis Edmundo de Nobile et de son épouse, Lucia. Alors que, mystérieusement, à l’exception du majordome, les domestiques ont filé à l’anglaise, un sortilège empêche les invités de quitter les lieux. Peu à peu, on tombe la veste, on se déboutonne, on se lâche. La fatigue, la maladie, la faim, la soif finissent par tenailler la petite assemblée : les bonnes manières du grand monde le cèdent aux instincts les plus primaires…
Huis-clos lyrique sans entracte
C’est ce film en noir et blanc proprement génial dont le compositeur britannique Thomas Adès, chef d’orchestre, pianiste et figure incontournable de la création musicale contemporaine (cf. l’opéra The Tempest, d’après Shakespeare, au Royal Opera House de Londres, ou encore la partition du ballet de Wane McGregor The
