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Un soutien de thaï

Monarchistes thaïlandais et "tsar" russe


Un soutien de thaï
Un royaliste thaïlandais arbore un portrait du roi Rama X lors d'une manifestation exigeant le respect de la monarchie © SOPA Images/SIPA

La passion pour le judo est une des raisons qui expliquent l’admiration que porte Vladimir Poutine pour le Japon. Malheureusement pour lui, suite à l’invasion de l’Ukraine, le pays du Soleil-Levant s’est aligné sur l’Occident et a avalisé toutes les sanctions prises à l’encontre de la Russie. Néanmoins, c’est dans un autre pays asiatique que le maître du Kremlin vient de trouver des partisans inattendus…


Alors que le conflit entre l’Ukraine et la Russie s’enlise, des leaders ultra-royalistes thaïlandais ont suscité la polémique après avoir apporté « un soutien moral au leadership, à la détermination et à la démonstration de patriotisme de Vladimir Poutine dans la protection de son territoire ».

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Convaincus que le dirigeant russe fait preuve d’un respect extraordinaire envers Rama X, fort d’un photomontage qui le montre tenant à la main un portrait du souverain, ils considèrent qu’il est de leur devoir de soutenir Moscou. Un soutien qui se justifie également en raison de l’aide américano-européenne apportée au mouvement étudiant qui réclame le retour de la démocratie depuis deux ans. « Les dirigeants thaïlandais devraient tirer des leçons de l’argument de Poutine selon lequel la sûreté et la sécurité de la Russie ne sont pas négociables » rappelle-t-on sur les radios contrôlées par les ultra-royalistes qui associent l’identité nationale thaïlandaise à la suprématie de la monarchie. Pour Top News, une simple vérité martelée sur ses ondes : « Poutine a sonné la fin de ce colonialisme occidental » piloté par les États-Unis, cet « Empire du mal ».

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Selon Fulcrum news qui a enquêté sur ce phénomène, les absolutistes sont convaincus que la « Russie reste puissante malgré les sanctions imposées, grâce à son alliance avec ses « bons » amis chinois et indiens » et qu’elle protégera leur institution royale. Pour Atiya Achakulwisut, journaliste, il y a tout lieu de s’inquiéter. Elle a publié un éditorial dans le Bangkok Post, rappelant que la « guerre reste une atrocité, que ce n’est pas un jeu politique et encore moins une rhétorique qui peut-être utilisée avec insouciance et désinvolture sur les réseaux sociaux afin de glorifier un pouvoir dictatorial ou attiser l’extrémisme ».

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Mais dans un pays soumis à l’appareil ultra-royaliste, les voix des démocrates n’ont aucun poids et la Russie vient de gagner un soutien de plus sur l’échiquier international. 



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Journaliste , conférencier et historien.

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