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Les têtes molles de Dominique Labarrière

Elles se contentent depuis des années de regarder et laisser faire…


Les têtes molles de Dominique Labarrière
La Persistance de la mémoire, Salvador Dali © D. R.

Dominique Labarrière, contributeur régulier de Causeur, publie un fascicule d’une centaine de pages ; Les têtes molles, Honte et ruine de la France, ouvrage qui synthétise un certain nombre de problèmes épineux que connaît notre pays et qui nous propose quelques remises à plat salutaires.

Ne vous laissez pas accabler par le titre ! Dominique Labarrière aborde nos contrées désolées d’une écriture alerte et précise. C’est qu’il est question d’échapper à la mollesse et de porter le sabre dans le vif du sujet. Certes, les têtes folles qu’il promeut, jamais ne furent légion. De Gaulle et Churchill n’ont pas laissé de mode d’emploi. Rappeler ce qui, pour le premier, fut une geste ahurissante : illustre inconnu décidant seul d’organiser la résistance là où tout semblait plié, ne peut pas faire de mal en ces temps où le désastre semble si grand que les bras vous en tombent a priori.

Mais d’abord, remettre les pendules à l’heure et arrêter de laisser la compassion aux mains d’humanitaristes inconséquents. Pour cela, notre auteur en appelle à Blaise Pascal, qui, dans les Provinciales, parlant des jésuites, dit ceci : « Ils contentent le monde en permettant les actions ; et ils satisfont à l’Évangile en purifiant les intentions. » Pour les humanitaristes de gauche, qui sont des chrétiens dévoyés et qui en plus l’ignorent, alliés pour la circonstance au Medef et à son besoin de travailleurs bon marché, peu importe la saignée que les pays dont sont originaires les migrants subissent en perdant leurs forces vives. À croire que les pays en question sont considérés comme définitivement incapables de se construire ; pensée que n’auraient pas désavouée les colons d’antan. Par ailleurs, l’auteur consacre quelques pages à la situation réelle du migrant ; de son départ extrêmement risqué, de son arrivée en pays étranger, de toutes les épreuves qui l’attendent et qui peuvent déboucher sur une situation intenable dès lors qu’il n’aura pas satisfait aux critères exigés. L’auteur et moi-même devons faire nos promenades dans les mêmes quartiers où des êtres humains allongés sur le sol perdront logiquement la raison au bout d’un certain temps, parce que n’importe qui deviendrait fou dans de telles circonstances. C’est pourquoi le lien entre immigration et délinquance est tout simplement logique.

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Dominique Labarrière déplore, par ailleurs, la fin de la conscription dont on a retenu les corvées de waters mais dont on a oublié ce qu’elle favorisait et que l’on clame sur tous les toits aujourd’hui : le « vivre ensemble ». Il est vrai qu’à l’époque on parlait davantage de classes sociales que d’appartenances religieuses. Il n’empêche que la conscription fut l’occasion de rencontres qui n’auraient jamais eu lieu autrement, et que de surcroît, elle favorisait un sentiment national qui semble tellement désuet aux « citoyens du monde européistes ». Au nom d’une paix tellement garantie à l’époque qu’on comptabilise presque 200 conflits armés dans le monde aujourd’hui, la conscription fut supprimée et avec elle le budget militaire ; ce qui n’est pas sans poser problème à l’heure où le président Macron suggère d’envoyer des troupes en Ukraine… On peut ajouter qu’outre le déficit militaire, garder la conscription en la tournant vers le service de la nation aurait été l’occasion de délier le sentiment national de la guerre, ce que les pacifistes auraient dû approuver…

Le philosophe passe en revue, si j’ose dire, d’autres cas d’école, dont l’école justement, l’autorité, la justice, la laïcité, le wokisme etc., tous domaines où la liquéfaction de la pensée promet aux générations à venir les sables mouvants pour toute terre sous leurs pieds.

102 pages.

LES TÊTES MOLLES - HONTE ET RUINE DE LA FRANCE

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Professeur de lettres modernes à la retraite, ayant enseigné dans le 93.

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