J’ai enfin compris pourquoi je préférais la compagnie des femmes.
Parce que chacun sait que les femmes sont douces, compréhensives, modestes, ne s’énervent jamais, refusent toute idée de compétition, ne sont pas prêtes à tout pour piquer le mari d’une copine, ont un orgasme beaucoup plus cérébral, ne disent jamais de gros mots au volant, n’ont pas de désir de meurtre quand elles s’aperçoivent à une soirée qu’une autre qu’elle porte exactement la même robe cocktail.
En même temps, il me manquait, à cette observation empirique et enchantée, un fondement scientifique.
C’est que les femmes n’ont pas de poussées de testostérone. On savait déjà que la testostérone faisait perdre les cheveux et nous donnait assez vite des envies de baston alors qu’il est bien connu que les femmes ne se battent jamais entre elle et que la scène du lavoir dans L’Assommoir de Zola, où Gervaise se griffe et se déchire avec ses petites camarades est la pure invention d’un romancier malintentionné dont on se demande où il a bien pu chercher ça.
Mais la testostérone fait bien pire encore. Des chercheurs du Wellcome Trust Centre for Neuroimaging de l’University College à Londres ont mis en cause son comportement décisif, tenez-vous bien, « dans les attitudes égocentriques et le refus plus grand d’attitude coopérative »
Pour le prouver, nos scientifiques ont paradoxalement injecté de la testostérone à des femmes qui n’en produisent naturellement que des quantités négligeables. Celles qui ont eu un placebo sont restées gentilles comme tout tandis que les autres n’ont écouté que leur intérêt dans les tests où une décision collective était nécessaire. Avec de telles conclusions, il faudrait donc admettre que toutes les femmes devraient être communistes alors que tous les hommes seraient forcément libéraux.
Ou que les communistes sont de vraies gonzesses. C’est possible, vous me direz.
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