On nous dit que les origines ne comptent pas et qu’on peut tout aussi bien naître sans père. Et pourtant, le commerce des tests ADN est florissant. Le nouveau monde cherche ses racines.
Il m’arrive de me laisser bercer par le ronron des chaînes-info, voire de m’assoupir devant – je sais c’est plouc. C’est donc dans un demi-sommeil que je crois avoir vu, une nuit, passer sur l’écran une publicité pour les tests ADN commercialisés par la société israélienne MyHéritage. Cela m’en a rappelé une autre où l’on voit Stéphane Bern vanter les mérites d’un site de généalogie – « Vos origines vont vous étonner ». Certes la généalogie à l’ancienne, même dopée par le numérique (qui permet d’explorer des milliers de documents d’état-civil), fait figure d’aimable passe-temps à côté de l’industrie en pleine expansion qui propose aujourd’hui à tout individu de savoir quel pourcentage de sang aztèque, ashkenaze ou mongol coule dans ses veines. La vogue de l’une et de l’autre témoigne en tout cas de la force de passions que le progressisme du XXIème siècle (peut-être faudrait-il parler de néo-progressisme)
