Le terrorisme ubérisé ne s’embarrasse pas de structure centralisée. Aujourd’hui privé de territoire, l’Etat islamique peut compter sur le renfort de djihadistes amateurs qui se livrent à des attaques sporadiques nécessitant une logistique légère.
Dans l’ancien monde – celui dont les équilibres politiques étaient essentiellement déterminés par les luttes d’influence entre le bloc soviétique et l’Occident atlantiste –, le terrorisme était communément employé en tant qu’arme de déstabilisation massive pilotée par les États. À la chute du mur de Berlin, ce sont les organisations paramilitaires les plus radicales (Brigades rouges italiennes, ETA, IRA…) qui s’en sont saisi comme moyen de pression d’envergure au service de leurs revendications politiques. Avec Al-Qaïda, puis avec l’État islamique, l’Occident a assisté à la mutation d’un terrorisme « classique », dont le 11 septembre fut le point culminant, à une forme d’action plus modeste : d’un ensemble d’opérations ciblées, très organisées et ambitieuses, on est peu à peu passé à une myriade d’attaques sporadiques généralement plus improvisées, relevant de logistiques plus triviales.
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