Les tentatives de traitement psy des djihadistes s’étant en général avérées aussi efficaces que les illuminations de la tour Eiffel, un médecin a décidé de renverser le problème : déradicaliser la mémoire des victimes en gommant leurs souvenirs les plus traumatisants. Le 14 septembre, le magazine de France 2, « Envoyé spécial », nous a appris qu’il existait désormais un médicament pour ça.
Expérimenté sur 120 volontaires ayant survécu aux attaques du Bataclan et de Nice, ce protocole s’appuie sur un bêtabloquant connu depuis les années 1970 pour son efficacité contre l’hypertension, le propranolol. D’après Alain Brunet, le psy canadien à l’origine de cette thérapie, ce médicament « a la propriété de bloquer certaines protéines du cerveau qui aident un souvenir émotionnel (…) à se matérialiser ». Bref, le procédé se révèle « novateur de simplicité », comme l’indique si joliment la réalisatrice du documentaire.
Déradicaliser l’amour
On regrettera cependant qu’« Envoyé spécial » n’ait pas été exhaustif sur les vertus miraculeuses de ce nouveau traitement. Le très sérieux site Québec Science est allé interroger Michelle Lonergan, une doctorante de l’Institut de santé mentale de l’Université McGill, qui travaille sous la direction du même Alain Brunet.
D’après la chercheuse, le propranolol pourrait se révéler efficace contre ce qu’elle qualifie de « blessures romantiques », vécues par les gens « dont la vie chavire soudainement parce que leur conjoint les quitte, est infidèle ou les trahit ». Un médicament grâce auquel les chagrins d’amour ne durent qu’un jour ? À mon avis, dès la mise sur le marché, les stocks seront en rupture…