Étable malodorante, grenouilles trop bruyantes, coq intempestif : de plus en plus de néoruraux accablés par les nuisances des campagnes assignent leurs voisins en justice. Ces affaires sont le signe de la disparition des modes de vie campagnards d’antan, y compris chez les adeptes du « retour à la terre ».
Dans le Cantal, un homme estime que l’étable de son éleveur de voisin exhale un fumet trop malodorant : procès. Sur l’île d’Oléron, le poulailler d’une chanteuse locale réveille trop tôt les propriétaires d’à côté : procès. Dans le village de Grignols, en Dordogne, les grenouilles installées dans la mare des voisins poussent des coassements trop sonores : procès.
Nombre d’affaires de cet acabit ont éclaté ces dernières années, jusqu’à soulever parfois une vague de réprobation contre les plaignants dans les médias et sur les réseaux sociaux. Le même scénario semble se reproduire inlassablement : propriétaires d’une résidence secondaire ou retraités délocalisés loin des soucis de la ville s’irritent des nuisances occasionnées par l’activité de leurs voisins campagnards.
Le retour du « retour à la terre »
« La ruralité est aujourd’hui de plus en plus attaquée par des personnes qui viennent de l’extérieur », dénonce Bruno Dionis du Séjour, maire du petit village de Gajac, en Gironde. Lors du « grand débat », cet ancien agriculteur
