Dans le n°3693 du magazine Télérama, un long article dénonce CNews qui deviendrait la « Fox News française ».
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Qui veut discréditer des intervenants lors d’un débat sur CNews les accuse d’être de vieux lepénistes.
C’est ce que font Samuel Gontier et Richard Sénéjoux, journalistes à Télérama:
Dans leur article, ils vilipendent « quatre septuagénaires »[tooltips content= » Jean-Louis Burgat, Gérard Carreyrou, Marc Menant et Philippe Bilger NDLR »](1)[/tooltips] qui ont eu le mauvais goût de dénoncer sur la chaîne info du canal 16 les séparatistes sur le territoire national et certaines salles de sport minées par les islamistes. Il est également envisagé par les éditorialistes de Cnews que le projet contre le séparatisme présenté par le président de la République soit complété par un plan immigration ? « C’est précisément ce que vient de déclarer Marine Le Pen à l’antenne », écrivent les journalistes de Télérama qui précisent immédiatement leur pensée : « Promotion des thèses d’extrême-droite, informations erronées, complotisme… […] CNews ne se limite pas aux dérives racistes de sa tête de gondole, Eric Zemmour. »
Une secte œuvrant à la lepénisation des esprits
Pour alimenter leur article, les journalistes de Télérama font appel à des journalistes neutres, objectifs, évidemment au-dessus de la mêlée. Claude Askolovitch, chroniqueur sur France-Inter, Arte, et sur le site Slate – des officines journalistiques réputées pour ne promouvoir aucune thèse et pour leur totale objectivité, comme chacun sait – le dit sans ambages : « La maison Bolloré, c’est une secte, il y a un côté totalitaire, stalinien. » Celui qui pardonnait beaucoup à Mehdi Meklat et ses tweets homophobes et antisémites (« Un gamin qui tweetait des blagues nazes pour tester sa provo est moins immonde que ceux qui utilisent ses conneries passées ») ne pardonne rien aux journalistes qui ne pensent pas comme lui.
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Suit la liste des malpensants, des réacs, des fachos : Gilles-William Goldnadel, Charlotte d’Ornellas, Jean-Claude Dassier, Élisabeth Lévy, Ludovine de la Rochère, Eugénie Bastié, Ivan Rioufol, etc., qui présentent tous un énorme défaut : ils ne pensent pas comme Claude Askolovitch ou Samuel Gontier. Ces derniers ne leur opposent rien d’autre que la sempiternelle « lepénisation des esprits » ou, pour parler comme Jean-Luc Mélenchon, la « zemmourisation de l’espace intellectuel ». C’est plus rapide et plus paresseux qu’un véritable travail de contre-argumentation étayée. Ça évite les nuits d’insomnie à chercher ce qui pourrait bien contredire la description de certains phénomènes en France à propos de l’islamisme, de l’immigration, ou de l’antiracisme dévoyé à la manière de la famille Traoré. La reductio ad hitlerum fonctionne toujours, même si elle fonctionne de moins en moins. Les journalistes téléramesques s’en rendent compte. « Que fait la police ? » demandent-ils en pleurnichant à la fin de leur article et en regrettant le succès grandissant de la chaîne-info honnie.
Ces sujets qui fâchent
Au fond, que reprochent ces journalistes à Cnews ? Ce n’est pas compliqué, ils lui reprochent de ne pas ressembler au magazine philosophico-télévisuel Télérama, à la radio publico-progressiste France Inter, au journal de référence (ou de révérence) Le Monde, et aux mille autres moyens médiatiques de diffuser les slogans du vivrensemble, de la diversité heureuse, de la mondialisation béate, etc. Ils aimeraient que CNews copie France Info ou devienne une sorte de succursale de la télévision lénifiante appelée télévision du service public, avec de jolis reportages sur la méchante colonisation, des jeux débiles, un journal télévisé javellisé, ou un énième documentaire sur les violences conjugales ou la maltraitance des migrants à Lesbos. Or CNews montre plutôt la maltraitance des habitants de Lesbos submergés par les vagues migratoires, et qui n’en peuvent plus des incendies criminelles et de la délinquance. Et ça, les journalistes de Télérama ne le supportent pas.
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Conclusion de l’article de Télérama à propos de CNews – qui, rappelons-le, est une chaîne privée financée essentiellement par la publicité – : CNews est un « média qui, aujourd’hui, relève plus de l’outil de propagande que de la chaîne d’information. » Pour qui écoute la radio publique – qui, rappelons-le, se paie sur la bête, c’est-à-dire tous les contribuables français – cette conclusion sonne comme une révélation : aveugles, nos journalistes de Télérama, comme ceux de la radio franceintériste, ne distinguent plus ce qui relève de la propagande (manipulation, simplification, déformation de faits, choix précis des termes pour valoriser ou dévaloriser, répétition, etc.) et ce qui relève de l’opinion (jugement personnel, prise de position sur tel ou tel sujet, conviction, etc.) Comme la première leur colle de plus en plus à la peau, la seconde leur devient de plus en plus insupportable. Aveuglés par leur propre propagande, ils considèrent que le débat d’idées est de trop, surtout si des idées qu’ils ne partagent pas se glissent dans le débat. Aveugles, ils appuient parfois malencontreusement sur le bouton de la chaîne CNews : ils se cognent alors à la dure réalité du débat contradictoire, des convictions assumées, des sujets qui fâchent, des combats oratoires, des opinions divergentes. Ils n’en croient pas leurs oreilles qui encaissent difficilement ce surplus de libre expression. C’en est trop. Ils voulaient ne pas voir ce qu’ils voyaient, ils aimeraient maintenant ne pas entendre ce qu’ils entendent. Ils étaient aveugles. Les voilà qui deviennent sourds.
« C’est le propre de la censure violente d’accréditer les opinions qu’elle attaque. » Voltaire
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