A mesure que le mouvement de contestation anti-Assad se prolonge en Syrie, l’Iran dirigée d’une main de fer par le Guide suprême Ali Khamenei, se ménage une porte de sortie diplomatique. Officiellement, rien n’a changé : l’alliance entre Damas et Téhéran scellée en 1982 lors d’un voyage de noces qui vit la naissance du bébé Hezbollah, garantit un soutien indéfectible des Mollahs à leurs « frères » arabes syriens.
Incidemment, on constate néanmoins une inflexion de ton dans le traitement médiatique des événements syriens. La presse et la télévision d’Etat iraniennes commencent à faire entendre une petite musique dissonante qui ne se contente plus d’avaliser la répression armée des manifestants syriens. Désormais, la parole est donnée à des journalistes remettant en cause le comportement brutal et strictement sécuritaire de l’appareil d’Etat syrien, et osent même prôner la recherche d’un débouché politique au conflit.
Malin comme un singe, Ali Khamenei a donc décidé de ne plus s’exposer directement dans la défense d’Assad, qu’il arrose quotidiennement de subventions. A Ahmadinejad de s’y coller, quitte à ce que le parasite (perse) meurt avec la bête (syrienne).
Comme quoi, dans l’usage politique des fusibles, notre omni premier ministre Nicolas Sarkozy aurait fort à apprendre d’un petit stage prolongé à Téhéran…
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