Olivier Prévôt : La Taularde est un film d’un grand réalisme. Les bruits, la lumière, l’ambiance de la prison, tout cela est rendu avec beaucoup de force et de vérité. D’où vous vient cette familiarité avec le milieu carcéral ?
Audrey Estrougo : J’ai d’abord eu l’occasion de présenter mon deuxième film, Toi, moi, les autres à des détenus. Ce fut mon premier contact avec cet univers, très singulier. Ensuite et pendant plus de dix-huit mois, j’ai animé des ateliers d’écriture en prison, et cela autant dans le quartier des hommes que celui des femmes. La différence entre ces deux mondes m’a frappée. En détention féminine, la violence est beaucoup plus intériorisée. Les unités sont moins grandes, l’ambiance est différente. Les détenues se soutiennent. Il y a un côté « bon enfant » qu’on ne retrouve pas côté hommes. Les détenues ont également un plus haut niveau d’instruction. Ce fut une expérience intense – on entre à 7 heures du matin pour ne ressortir qu’à 19 heures ! Des liens se tissent, forcément. À partir de là, j’ai creusé mon sillon.
Le film montre également le travail quotidien des surveillantes. C’est là une de ses singularités. Il ne se cantonne pas au seul vécu des détenues.
Au fur et à mesure que le projet du film naissait en moi, j’ai éprouvé le besoin d’aller voir de l’autre côté de la barrière, en rencontrant des surveillantes, en parlant et sympathisant avec certaines d’entre elles. Bien sûr, dans des unités différentes de celles où j’intervenais déjà. Elles ont longuement évoqué leur métier, les difficultés qui sont les leurs. Elles m’ont donné leur éclairage propre.
Vous avez, je crois, une méthode de travail particulière…
Lisez la suite de l’entretien sur le blog d’Olivier Prévôt.
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