La Tanzanie a une politique intéressante pour régler le problème du Covid: prendre les millions donnés par l’Union européenne, puis utiliser des remèdes « alternatifs » !
L’UE ne décolère pas après la Tanzanie. En septembre, elle a donné à ce pays 27 millions d’euros destinés à financer l’achat d’équipements de protection et de médicaments, ainsi que des programmes d’essais et de vaccination. Deux mois plus tard, le président tanzanien John Magufuli, réélu au terme d’une campagne entachée de fraudes et de corruption, déclarait n’avoir aucune intention de combattre le coronavirus par des vaccins et assurait que son pays s’en remettait à des remèdes à base de plantes endémiques. Du reste, en mai son gouvernement avait même annoncé que la Tanzanie avait éradiqué la pandémie par trois journées de prière nationale.
En novembre, le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, David McAllister, a exigé des explications : « Nous avons donc un gouvernement qui refuse de suivre les directives de l’Organisation mondiale de la santé, un gouvernement qui refuse de fournir des statistiques et nous continuons toujours à leur donner des millions », s’est agacé l’élu allemand, qui soupçonne le leader tanzanien d’avoir escroqué l’UE. De son côté, le président Magufuli ne cache pas sa méfiance à l’égard des Européens. « Si l’homme blanc était capable de proposer des vaccins, il aurait déjà trouvé un vaccin contre le sida », a-t-il déclaré, estimant que l’Europe ne fait que de l’ingérence « afin de mieux piller les immenses richesses de l’Afrique ». En somme, Magufuli entend faire payer à l’Union la facture de la colonisation.