Présidé par l’ineffable Vincent Lindon, le jury du dernier Festival de Cannes est totalement passé à côté du nouveau film de James Gray. Il est des aveuglements qui valent adoubement. L’actualité cinéma.
Au père

Armageddon Time, de James Gray
Sortie le 9 novembre
On connaît la rengaine : « Nul n’est prophète en son pays ». Les Américains n’aiment guère les films de leur compatriote James Gray, pas plus d’ailleurs qu’ils ne comprennent vraiment notre engouement pour Hitchcock ou Woody Allen. Et pourtant, avec son premier film, Little Odessa, il a accompli les génuflexions nécessaires devant les statues de Coppola et Scorsese réunies : un film de mafia et tout allait bien ! Un écran de fumée plutôt, pour dissimuler une profonde nostalgie, une absence de fascination pour la violence et le goût pour les sujets intimes comme la famille et singulièrement les rapports père-fils. D’entrée de jeu, la distance s’est instaurée avec son public « local » et Gray est devenu à juste titre une nouvelle coqueluche européenne. D’autres films ont ensuite creusé ce premier sillon autant que cette première fracture, notamment le crépusculaire et superbe La Nuit nous appartient. Mais Gray est allé depuis bien au-delà de cette première inspiration
