Avait-on vraiment besoin d’un énième film sur Napoléon ? La réponse est dans la question. Pendant ce temps, le cinéma français s’égare en banlieue et retrouve ses moyens sur une île déserte.
Napoléon en petit
Napoléon, de Ridley Scott, sorti depuis le 22 novembre.
Avec tambours et trompettes : la sortie du nouveau film du cinéaste britannique Ridley Scott a pris des allures d’événement national. L’empereur allait enfin avoir un film à sa mesure. Gance et Guitry, entre 1 000 autres prédécesseurs à travers le monde, n’avaient qu’à bien se tenir. Or, il suffit des premières minutes de ce Napoléon pour déchanter définitivement. Dans la première scène, filmée de façon absolument hystérique et grotesque, Bonaparte assiste à la décapitation de Marie-Antoinette. Ce jour-là, ledit Bonaparte, loin d’être à Paris, faisait le siège de Toulon. À ce compte-là, on pourrait aussi commencer un biopic sur de Gaulle en le montrant votant ou non les pleins pouvoirs à Pétain… Immédiatement après se déroule sous nos yeux ébahis l’arrestation de Robespierre : un casting très approximatif fait ressembler l’Incorruptible à Mirabeau ou à Danton côté corpulence. Quant à la tentative de suicide à laquelle il se livre ensuite, sa vraisemblance historique est contestée par les historiens sérieux.

