Ce n’est pas reparti comme en Quatorze, mais presque : l’armée turque a bombardé ce matin des positions de l’armée syrienne à la frontière entre les deux pays.
D’après un officiel turc interrogé par l’AFP, ce bombardement, qui risque fort d’en appeler d’autres aurait été déclenché « en représailles à des tirs d’obus syriens qui ont tué 5 civils turcs mercredi dans un village frontalier ».
Cette énième escalade fait suite à la lettre très virulente envoyée hier par le délégué turc aux Nations Unies, Ertugul Apakan, adressée au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et à l’ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal – dont le pays préside le Conseil de Sécurité en ce mois d’octobre.
Le représentant d’Ankara qualifie ce bombardement et les morts civiles qu’il a provoquées « d’acte d’agression de la Syrie contre la Turquie ». En conséquence de quoi Ankara demande au Conseil de « prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à de tels actes d’agression et garantir que la Syrie respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité de la Turquie ».
Tout cela est fort argumenté, mais le représentant du gouvernement d’Erdogan a oublié un argument imparable. S’il s’agit de tuer bêtement des civils turcs (ou kurdes), l’armée turque le fait très bien toute seule, sans avoir besoin qu’Assad vienne lui montrer comment l’on fait…
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