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Syrie : à quand un référendum ?


Ce qu’on ne peut empêcher, il faut l’embrasser… ou l’étouffer.  Pendant que la guerre civile syrienne fait rage aux portes du Liban, le journal américain World Tribune exhume une étude de l’OTAN dont nos gazettes ont fait bien peu de cas. D’après ce rapport, la population syrienne soutiendrait Bachar Al-Assad… à 70 % ! Evidemment, on peut questionner la validité d’un sondage effectué en pleine zone de guerre, dans un pays où la liberté d’expression et de choix démocratique sont des vœux pieux depuis Mathusalem. Mais avant de crier au loup, auscultons l’explication de texte qui l’accompagne : « les données (recueillies par des organisations et militants financés par les pays occidentaux, ndlr) indiquent que la majorité des Syriens a très mal vécu la récupération de l’insurrection sunnite par Al-Qaïda, se dit exaspérée par l’afflux de jihadistes. Leur haine des jihadistes surpasse leur haine d’Assad ! ».  Mutatis mutandis, à mesure que la lutte entre le pouvoir – aux méthodes non moins sanglantes – et les groupes armés virait à l’affrontement confessionnel, le sunnite de la rue se serait même retourné contre l’opposition, si l’on en croit la même source otanienne. « Un changement profond s’est produit dans la population ces dix derniers mois », tout particulièrement au sein des sunnites « qui ont longtemps soutenu l’insurrection ». Bien qu’« ils n’aiment pas Assad », ces derniers estimeraient les combattants sunnites étrangers sponsorisés « par le Qatar et l’Arabie Saoudite encore pires que le lion Assad » (pléonasme, pour qui comprendra…).
Évidemment, l’« info » est à prendre avec des pincettes, d’autant qu’aucun institut Sofres, Ipsos et autres BVA ne la cautionnent. Sa récupération par les médias pro-Bachar comme la chaîne satellitaire Al-Mayadeen pose aussi question. Quelle qu’en soit la validité, le simple fait que des données de l’OTAN fassent le miel du régime syrien[1. Cela ne fait pas les affaires de la Turquie, plus féroce ennemi d’Assad à ses frontières, dont l’armée forme le deuxième contingent de l’alliance atlantique.] devrait bousculer nos certitudes. Une excellente raison pour que nos meilleurs éditorialistes n’en parlent pas.



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