La nouvelle est tombée comme un couperet sur les sites d’information arabes : le président syrien Bachar Al-Assad vient de nommer son beau-frère Assef Chawkat au poste convoité de vice-ministre de la Défense pour seconder le récemment promu Daoud Rajha. A Damas, où raison d’Etat ne rime plus qu’avec affaires de famille, on justifie ce petit tour de passe-passe par de spécieux motifs protocolaires. On vous explique : l’oligarque Chawkat, jusqu’ici chef d’Etat-major adjoint, ne pouvait rester à ce poste, qui correspondait à un grade militaire plus élevé que celui du nouveau chef des armées, le général Fahd Jasim. Evidemment, on ne plaisante avec la hiérarchie militaire qui interdit de servir un officier plus gradé que soi !
Grâce à son mariage avec Bouchra, fille de feu Hafez Al-Assad et sœur de Bachar, le cursus honorum de ce vétéran de la guerre de Kippour a connu une accélération éclair. A peine dix ans après ses épousailles, le voilà bombardé en 2005 directeur des services de renseignement militaire, plus puissante officine du régime syrien !
Le voici donc propulsé numéro 2 de la Défense syrienne, un alaouite membre du clan Assad encadrant les deux chrétiens à la tête des armées. L’argent se raréfiant dans les caisses de l’Etat, espérons que l’effritement progressif de l’appareil de répression syrien ne se fasse au détriment de ces deux confessions minoritaires appelées à subir, un de ces jours, une éventuelle dictature de la majorité sunnite…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !