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Syrie, Gaza, Loi fondamentale: Israël porte (toujours) le chapeau

Pourquoi reprocher aux Israéliens ce que l’on ne reproche pas aux autres?


Syrie, Gaza, Loi fondamentale: Israël porte (toujours) le chapeau
contre la venue en France de Benyamin Netanyahou, juillet 2017. Sipa. Numéro de reportage : 00815188_000006

En pleine affaire Benalla, malgré son aide humanitaire aux casques blancs syriens, l’Etat juif est toujours aussi vilipendé  et ses mérites occultés dans la presse française.


L’actualité se limite-t-elle aux frasques d’Alexandre Benalla et au silence enfin rompu d’Emmanuel Macron ? Non. Il y a quelques jours, Israël a procédé à l’exfiltration de 422 casques blancs et leurs familles de Syrie menacés par l’avancée des troupes d’Assad.

Le discret sauvetage des casques blancs

Personne n’est au courant ? C’est normal. Les médias n’en ont que peu parlé. Et quand ils ont traité le sujet en mentionnant Israël c’est pour évoquer du bout des lèvres le rôle quasi anecdotique de l’Etat hébreu qui aurait tout juste consenti à faire transiter ces casques blancs et leurs familles par le plateau du Golan. Et encore, sans manquer de souligner que cette intervention s’est faite quasiment à contre cœur, à la demande « pressante » des Américains et des Européens et en prenant soin de rappeler au passage qu’Israël « occupe » depuis 1967 une partie du plateau du Golan, qu’Israël a frappé à plusieurs reprises le territoire syrien depuis le début du conflit et refuserait en prime d’être submergé par un afflux de réfugiés syriens ! Quel toupet !

Quant au Quai d’Orsay, fidèle à sa politique farouchement anti-israélienne, il ne cite même pas Israël dans son communiqué… Faut-il être à ce point sous emprise idéologique pour ne pas vouloir voir la réalité.

Une réalité qui est l’extraordinaire mission de sauvetage de ces centaines de civils syriens, organisée secrètement par Israël en coordination avec la Jordanie, des pays européens, les Etats-Unis et le Canada. Ce sont aussi les soins médicaux, chirurgicaux et psychologiques dispensés à plus de 5000 syriens dans des hôpitaux israéliens depuis le début de la guerre civile. C’est encore la fourniture en vivres et en médicaments aux civils syriens (72 tonnes de nourriture, 70 tentes, 9 000 litres de carburant, des médicaments et du matériel médical, des vêtements et des jouets pour la semaine dernière seulement). Sans oublier, la construction d’un hôpital et d’une maternité de l’autre côté de la frontière syrienne. Le tout, faut-il le rappeler, aux frais du contribuable israélien. Pour mémoire, Israël est toujours officiellement en guerre contre la Syrie laquelle a qualifié cette opération de sauvetage de « criminelle ».

L’embarras des antisionistes

Les contempteurs d’Israël, jamais avares de critiques, se retrouvent bien embarrassés. Une action humanitaire ? Non, intrigues et manigances. Israël est bien trop cynique. Probablement le même cynisme qui préside aux hospitalisations en Israël, en 2013 et 2014, de la belle-mère, la fille et la petite-fille d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, et des dizaines de milliers de palestiniens soignés chaque année en Israël (30.000 gazaouis en 2016 et 97.000 palestiniens de Judée-Samarie en 2015).

Pour la seule année 2017, Israël a fait entrer à Gaza, plus de 7.000 tonnes de médicaments, 568 700 tonnes de vivres et 3.383.440 tonnes de matériaux de construction pour le seul point de passage de Kerem Shalom. Mais une fois rentrés à Gaza, tous ces chargements sont mis sous coupe réglée par un Hamas terroriste et corrompu qui confisque le ciment pour couler des tunnels de contrebandes ou d’attaques. Un tunnel coûte 3 millions de dollars et le Hamas en construit des dizaines. C’est autant d’argent qui ne profite pas aux Gazaouis. Mais c’est Israël qui est cynique…

Cynique, raciste et fascisant si l’on en croit le décharnement médiatique consécutif à l’adoption de la loi sur l’Etat-nation. Une loi controversée pour trois dispositions : l’hébreu comme seule langue officielle, le droit à l’autodétermination au sein de l’Etat d’Israël réservé aux Juifs et les implantations juives relevant de l’intérêt national. Pour autant, sont-ce là des indices graves et concordants de la mort de la démocratie comme on a pu le lire ?

Israël respecte ses citoyens arabes

Jusqu’à présent, l’hébreu, l’arabe et l’anglais étaient les langues dites officielles, rémanence d’une ordonnance émise sous le mandat britannique. Par cette nouvelle loi, l’hébreu devient la langue officielle, l’arabe bénéficiera d’un statut spécial et continuera à être utilisé dans toutes les administrations sans aucun impact pour la population arabophone. Et après ? En Espagne, la seule langue officielle pour tout le pays est le castillan. Les langues régionales ne sont officielles que dans leur province respective et toujours avec le castillan. La constitution turque prévoit que le turc est la langue officielle sans s’embarrasser de l’arménien ou du kurde. L’estonien, proche du finnois, est la seule langue officielle d’Estonie bien que 25% de la population soit russophone. Quant au Mali, la langue officielle est le français alors que 17% de la population seulement est francophone ! Pourtant, cela ne choque personne.

Concernant le droit à l’autodétermination réservé aux Juifs et les implantations juives, un bref rappel historique s’impose. En 1920, la Société des Nations plaçait la Palestine sous mandat britannique (Conférence de Sanremo). Ce mandat devait mettre à exécution la Déclaration de Balfour du 2 novembre 1917 reconnaissant les « liens historiques du peuple juif avec la Palestine et les raisons de la reconstitution de son foyer national en ce pays » et prévoyait également « l’établissement intensif des Juifs sur les terres du pays ». A la Conférence de Sanremo, la communauté internationale posait ainsi et sans réserve le fondement juridique de l’Etat d’Israël moderne. Un siècle plus tard, cette loi nouvelle ne fait que confirmer les principes ainsi établis et ce, dans un cadre formel afin de préserver la spécificité de l’Etat hébreu. Sur le fond rien ne change mais puisque c’est Israël, on peut condamner.

…mais restera juif

Reproche-t-on aux 57 pays de l’Organisation de la coopération islamique d’être musulmans ? La constitution lettone prévoit, elle aussi, un droit à l’autodétermination pour garantir l’existence et le développement de la nation lettone. D’autres pays européens appliquent des principes identiques. Assiste-t-on aux mêmes déclarations scandalisées ?

Pourquoi les détracteurs de cette loi si controversée ne s’indignent-ils pas quand Mahmoud Abbas déclare « Nous exigeons un État palestinien et aucune présence juive ne sera tolérée dans ce futur État » ? Ou quand l’AP punit de la peine de mort la vente de terres à des Juifs ? Pourquoi faut-il toujours que l’on reproche aux Israéliens ce que l’on ne reproche pas aux autres pays ?

On peut ne pas soutenir la politique de Netanyahou. On peut même ne pas aimer Israël. Mais quand on se targue d’être journaliste, on a le devoir impératif d’être intellectuellement honnête. L’idéologie n’a jamais fait bon ménage avec la vérité.



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