Vis-à-vis de la Syrie, on ne peut pas rester coincés dans l’alternative entre Charybde et Scylla. Faut-il aider sans conditions les anti-Assad parce qu’ils sont les moins forts ? Parce qu’ils sont les victimes d’un ennemi ? Même au risque qu’ils se comportent, en cas de victoire, d’une façon aussi intolérable qu’Assad ? Cette alternative est un faux dilemme. Puisque nous avons le devoir d’ingérence dans un conflit qui n’oppose pas seulement des bons et des méchants, au nom de quel tabou l’aide armée des États démocratiques devrait-elle être inconditionnelle ?
Nous devrions plutôt dire que nous sommes prêts à nous ingérer mais en précisant dans quel but, qui nous aidons, à quelles conditions et avec quels moyens de contrôle.
Dans quel but ? Il faut oser reconnaître que des élections libres ne sont pas une garantie suffisante, ni pour les droits de tous sur place, ni pour la sécurité des pays démocratiques qui apportent leur soutien.
Poser ainsi la question de l’ingérence nous sortirait d’un dilemme entre paralysie et lendemains qui déchantent.
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