La carrière de Suzanne Lenglen, égérie du tennis français, racontée par Gianni Clerici
Sur des images saccadées de l’époque, semblables à un film de Chaplin, elle apparaît avec sa longue robe blanche et son bandeau qui deviendra sa signature visuelle. On sourit idiotement des balbutiements d’un tennis féminin à mi-chemin du loisir bourgeois et de l’exercice physique réservés aux femmes du monde.
Le jeu de paume ne semble pas si lointain, la sueur et les larmes n’ont pas encore leur place sur les courts de terre battue et d’herbe tondue. Nos yeux habitués aux frappes lourdes et aux déplacements véloces regardent, amusés, presque rigolards, ces sportives des années 1920 comme les photos jaunies de nos grands-parents, avec lassitude et un brin de dédain. Notre progressisme benêt nous tuera. Et puis, nous devons bien l’admettre, très vite, nous sommes fascinés par la rapidité d’exécution, la précision des coups, l’anticipation des déplacements et la psychologie féroce.
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Le tennis est une partie d’échecs où la tête et les jambes ne doivent pas flancher. Parmi ces premières joueuses à fouler un circuit amateur, une figure tutélaire se détache. On la surnomme « La Divine ». C’est une française, une parisienne élevée en Picardie dans la
