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Surprise: Macron candidat!

Que vient-il faire dans notre galère ?


Surprise: Macron candidat!
Le président Macron et son épouse Brigitte, Palais de l'Elysée, 11 février 2022 © CELINE BREGAND/SIPA

Le chef de l’État, qui n’a toujours pas déclaré officiellement sa candidature, devrait le faire d’ici à la semaine prochaine. Il tiendra son premier meeting de campagne au Parc Chanot à Marseille le samedi 5 mars, selon plusieurs sources. Mais les Français ont-ils envie de réélire un « premier de cordée » à l’image si profondément écornée ?


Voici la surprise du jour : notre ex-président de la royale république s’est finalement convaincu de briguer un deuxième mandat !

Il semblerait qu’il lui ait tant plu de régner durant cinq ans sur notre petit peuple qu’il se soit décidé à doubler la mise dans un grand sourire. Oui mais, s’est-il préoccupé, au moment d’arrêter son choix, de savoir s’il a plu aussi à notre engeance qu’il fût engoncé soixante mois durant, dans le costume de Jupiter ? Car une décision, pour qu’elle ait au moins l’apparence de la démocratie, se doit d’être également partagée. Or, en l’occurrence, rien n’est moins sûr.

Un candidat cynique

Comme beaucoup d’entre nous, j’ai constamment prêté l’oreille à tous les échos descendant de l’Olympe élyséen dans notre mangrove et je n’ai jamais trop entendu d’éloges, louanges ou dithyrambes qui lui soient adressées. Mieux encore, c’est pour le moins l’agacement qui régnait dans la foule des êtres sans nom constituant le noyau dur de notre société. Il faut dire qu’il fut très difficile à cette population de déterminer la logique guidant la pensée de son divin hiérarque. Et pourtant, ce ne sont pas les efforts qui manquèrent. Mais comment réagir à un discours onctueux s’émerveillant du courage des harkis en leur temps, ces grands défenseurs de notre République à leur corps supplicié, alors qu’auparavant, en 2020, ce même chef fluctuant (et mergitur ?) rapprochait la guerre d’Algérie de la Shoah et dès 2017, juste avant son élection, traitait la colonisation de crime contre l’humanité  ? Nul n’avait à ce jour, responsable d’une nation, pris l’invraisemblable décision de la suicider au grand jour. Alors que penser de ces caresses faites dernièrement aux Pieds-Noirs, si ce n’est qu’il n’y a pas à ses yeux de votes quantitativement inutiles ! Quel cynisme !

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Rappelons-nous qu’à cette même époque, Emmanuel Macron affirmait qu’il n’existait pas de culture réellement française. Probablement voulait-il faire comprendre que, de ce fait, il ne pouvait y avoir de « grand remplacement » là où le terrain était vide et disponible à la première civilisation venue ! Et qu’en conséquence il n’était pas contestable qu’il inventât une néo-culture officielle en ouvrant grand les grilles du palais présidentiel à des rappeurs insulteurs de notre pays, doigt dressé contre l’honneur d’une Histoire de France bafouée par des haines médiocres. A titre personnel, j’ai vécu comme une infamie ces tristes photographies de famille décomposée qui filtrèrent très rapidement depuis les Antilles jusqu’au cœur de notre capitale, devenue dès lors port d’attache du Rien institutionnalisé, balayant définitivement l’intelligence qui fut mille ans durant, la clé de voûte de notre société. McFly et Carlito y remplaçant Brassens, Ferré, Brel, Ferrat dans notre mémoire. Mais Emmanuel Macron sait-il encore ce qu’est une mémoire pour un peuple ?

J’irai même jusqu’à dire : sait-il ce qu’est un peuple ? Lui qui n’hésite jamais à insulter du plus haut de son  dédain ceux qu’il abhorre pour n’être que ce qu’ils sont, des sortes de gnomes méprisables qui voient les emplois se cumuler de l’autre côté de la rue, mais ne font pas l’effort de la traverser. Ces inutiles qui ne pensent même pas à s’acheter un costume pour ressembler enfin à quelque chose ! Et lorsque ce costume est celui qui représente la police, diantre, voilà-t-il pas que le maître n’hésite pas à la traîner dans la fange ! SA police qu’il  soupçonne ouvertement, à l’instar de la gauche extrême et sans scrupules, de comportements volontairement violents et racistes ! Il faut le faire ! SA police pourtant ! Celle qu’il rémunère petitement à le protéger de l’hydre terroriste ! SA police ! Soyons clairs, il s’agit bien de celle qui demeure le dernier rempart avant un état larvé de guerre civile. SA police qui souffre au quotidien dans sa fonction même. SA police qui meurt, de jour en jour, sous les coups des pires des délinquants, mais encore du terrorisme islamiste. SA police qui trop souvent déroutée et humiliée, se suicide.

Un « premier de cordée » à l’image écornée

Quelle honte vraiment, pour celui qui se targue, dans un hall de gare, de voir tout de suite « les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien. » Quelle honte pour celui qui n’a manqué aucune occasion de gaiment déraper dans des situations où son image de « premier de cordée » était déjà profondément écornée, voire salie. Car, pour revenir à ces photographies abjectes, probablement croyait-il y voir le peuple de près, mais en fait ne faisait qu’approcher le visage de la délinquance, celle qui est quotidiennement offerte sans mesure à SES policiers ? Je ne reviendrai pas sur le fait que ces clichés ont fait le tour du monde, laissant accroire que c’est ainsi que le président de la France voulait que l’on voit notre pays, ce président qui se targuera même plus tard de gouverner l’Europe et les Européens, jusqu’à donner des leçons à l’Otan (« en mort cérébrale »).

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Ne parlons pas non plus d’une mystérieuse affaire Benalla, enterrée au plus profond des jardins élyséens, ni du nombre de ministres remerciés ou démissionnaires, probablement le record du genre en cinquième république. Sans oublier tous les députés LREM ayant abandonné un parti qui n’en a vraiment jamais été un, touchés de plein fouet par les errements présidentiels, jusqu’à avoir quasiment perdu sa majorité à la Chambre des députés. Et pour le seul plaisir de notre mémoire, rappelons les talents présidentiels de géographe, nous présentant la Guyane comme une île mystérieuse, et la Guadeloupe comme peuplée d’expatriés. Certes, à chaque fois, il sort de sa poche le moulin à mea culpa. Mais le mea culpa permanent est-il autre chose qu’une stratégie enfantine pour échapper à la punition ? Lors, j’ai bien peur que la France soit devenue le pays dont le président est un enfant. Imperator minus abyssum invocat. Tout ceci se retrouvant dans la calamiteuse gestion de la pandémie virale, ordres et contrordres se succédant, affirmations immédiatement contredites se cumulant et plongeant le peuple des vaccinés dans l’angoisse et le rire, cette alternance macronienne bien connue, emblématique de l’éternelle adolescence de son prince. Qu’on sort ?

Un troupeau servile

La question se pose alors dans toute son acuité : que faire qui puisse éclaircir l’avenir de notre nation et empêcher que l’on vive ad libitum les cinq années que l’on vient de vivre ? Une chose très simple :

Comprendre que l’essentiel de cette élection n’est plus dans le succès d’un camp plutôt que d’un autre, mais obligatoirement dans la seule défaite possible : celle d’Emmanuel Macron.

Comprendre qu’en situation exceptionnelle il faut abandonner beaucoup de ses certitudes pour une seule réalité : la fin de règne de notre ex-président.

Comprendre que cela oblige évidemment à formater différemment son esprit sur l’idée qu’une défaite du parti que l’on soutient puisse être une victoire totale pour chacun des 75% d’électeurs qui, au premier tour, ont décidé de voter contre le bilan présidentiel, mais tout autant que celui-ci soit battu.

Comprendre que l’on n’est plus dans le détail de programme mais dans l’essentiel : arrêter la destruction des structures profondes de notre civilisation.

Et peut-être avoir une pensée émue pour tous ceux qui, en mai 2017, dans une situation identique, furent trompés et réduits à devenir des soutiens involontaires de celui qu’ils ne veulent toujours pas aux manettes de notre nation. Servum pecus, les Français ? Bien sûr que non. Ecoutons-les plutôt jusqu’au bout de leur latin : vox populi, vox dei !



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est écrivain et éditeur.

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