Pour le dernier jour de la campagne électorale, le président sortant s’était invité sur la radio publique. Les journalistes de la station se sont montrés très polis.
La presse dans sa presque entièreté, des présidents d’université, des préfets, des étudiants et des professeurs, des comités, des syndicats, des associations, des artistes, des sportifs, etc. appellent depuis quinze jours à « faire barrage à l’extrême-droite ». France Inter, qui participe tel un castor stakhanoviste à la construction de ce barrage depuis le début de la campagne, ne pouvait pas, à deux jours des élections, ne pas donner un dernier coup de pouce à son candidat naturel, Emmanuel Macron.
Lors de cette matinale du 22 avril, dernier jour de la campagne officielle, la radio la plus écoutée de France n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands.
Mise en bouche
À 7h20, la présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert, commence les hostilités. Marine Le Pen n’est pas féministe. Soit, elle a dit qu’elle ne reviendrait ni sur le remboursement de l’IVG ni sur le mariage pour tous, mais cela relève d’une « stratégie de banalisation » qui dissimule mal « quelques constances (sic) ». En effet, dit Mme Mailfert, en plus de vouloir interdire le voile islamique, Marine Le Pen a des « propositions anti-immigrés » qui « taisent le fait que la majorité de ceux qui franchissent les frontières de la France sont des femmes qui, bien souvent, fuient des violences. » Mme Mailfert dit une bêtise: la très grande majorité de ceux qui franchissent nos frontières sont… des hommes, plutôt jeunes – dont certains, malheureusement, se livrent à des agressions sexuelles répétées, peu punies, qui devraient l’inquiéter au moins autant
