On ne le répétera jamais assez – on ne s’en lasse pas – Mario Draghi, le nouveau patron de la BCE, occupa pendant 3 ans le poste de vice-président international chargé de l’Europe chez Goldman Sachs avec, dans son escarcelle, la dette souveraine des Etats de l’Union. Pour autant, celui-ci nie avoir eu connaissance du maquillage des comptes grecs réalisé un an avant son arrivée (2001). C’est probablement pour son étonnante capacité à demeurer sourd à ce qu’il ne souhaite point entendre que notre nouveau banquier central est surnommé « Super Mario ».
Mais sans doute ce sobriquet est-il un peu usurpé. C’est d’ailleurs pour cette raison – et aussi parce qu’il en faut peu, désormais, pour devenir « super » – que le surnom revient désormais à un autre. « Super Mario », c’est à présent Mario Monti, nouveau chef du gouvernement italien.
Mais pourquoi diable est-il super, Mario Monti ? La réponse est simple. L’homme est économiste, ancien conseiller de la banque d’Italie, et ancien commissaire européen. C’est donc un parfait technocrate, et « en aucun cas un homme politique ». Promis, juré, Monti n’a jamais reçu l’onction de cette vieille lune qu’on appelle encore le suffrage universel.
Pendant ce temps là, un autre Superman commence à reprendre la Grèce en main, dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale qui comprend quelques éminents représentants de l’extrême droite, pardon, des « populistes ». Lucas Papademos (prononcer pas-pas-demos) est économiste, ancien vice-président de la Banque centrale européenne. C’est donc un parfait technocrate, et « en aucun cas un homme politique ». Promis, juré, il n’a jamais été l’élu de cette monstruosité polymorphe qu’on désigne encore sous le nom de « peuple ».
Les voilà donc réunis, les banquiers de l’apocalypse, les proconsuls du spread, les triumvirs du stress-test. Avec Super Mario I et Super Mario II, on se croyait dans un jeu vidéo. Avec Papademos Ier, on est plutôt dans La Guerre des Clones…à moins qu’il ne s’agisse de l’ère des clowns ?
http://l-arene-nue.blogspot.com/2011/10/crise-le-couple-franco-allemand-au.html
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