Faut-il se réjouir de l’instauration du mariage pour tous ? De mon point de vue, évidemment, oui. Pour plusieurs raisons trop débattues pour y revenir, mais surtout pour l’une d’elles trop souvent passée sous silence; c’est que le droit au mariage gay ouvre la voie au suicide assisté pour tous qui serait une réelle avancée dans les mœurs.
La loi Leonetti, adoptée en 2005, qui a mis un terme à l’acharnement thérapeutique (on peut la comparer au PACS) préfigure ce que sera le droit à une mort douce…. ou digne (comme on voudra), telle que de nombreux États la pratiquent déjà.
Il semblerait logique que ce droit, d’ailleurs annoncé par François Hollande dans ses soixante propositions, soit l’objet, lui, d’un référendum. Si le mariage pour tous a pu heurter certaines sensibilités conservatrices ou mobiliser ceux qui voient, à tort ou à raison, dans le mariage traditionnel une institution assurant la pérennité d’une société, le suicide pour tous recueillerait un assentiment quasi général, sauf dans le corps médical.
Ce vote donnerait à la majorité, ainsi qu’à son Président, une assise confortable dont ils ont accessoirement bien besoin. François Mitterrand se flattait d’avoir aboli la peine de mort qui, dans les faits, ne concernait pratiquement plus personne. François Hollande, lui, pourrait, s’il en avait le courage, s’enorgueillir d’avoir adouci la peine de vivre.
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