Stéphane Le Foll est ministre de l’Agriculture. Ce n’est pas le poste le plus exposé médiatiquement du gouvernement mais ce n’est pas le plus facile non plus. Fidèle d’entre les fidèles de François Hollande, Le Foll doit régler des questions aussi compliquées que les OGM et leur éventuelle nocivité ou la spéculation sur les denrées alimentaires qui fait flamber les prix et accroît les risques de pénurie. Bref du sérieux, pas des trucs pour amuser la galerie comme le mariage gay ou la dépénalisation du cannabis.
Après tout, il faut bien qu’il y en ait qui bossent dans ce gouvernement d’amateurs. En plus, comme si ça ne suffisait pas, Stéphane Le Foll doit donner l’exemple en matière de parité. Comme s’il n’avait que ça à faire. Alors, il vient ainsi d’expliquer que sur ses 15 collaborateurs, il avait tout de même promu sept femmes. Et, pour nous convaincre encore davantage de l’exploit que cela représente, il précise avec délicatesse : « Bien que nos dossiers soient très techniques. » Patatras ! L’erreur fatale, l’inconscient qui hurle, la subordonnée circonstancielle d’opposition qui tue. Parce que vous comprenez, les femmes et la petite enfance, les femmes et la famille, les femmes et l’égalité des sexes, jusque là, ça va. Mais allez savoir si ces créatures fragiles seront capables de tenir toute une nuit pendant un de ces marathons agricoles dont Bruxelles a le secret. Et de comprendre de quoi il est question.
Le ministre, évidemment, dément tout machisme. Il est même soutenu par Najat Vallaud-Belkacem, décidément bonne camarade, qui assure que c’est un mauvais procès et qu’il est un des ministres plus investis dans les questions d’égalité homme-femme.
Si ça se trouve, il est vraiment effondré par la fausse image qu’on a donné de lui, Stéphane Le Foll, et si ça se trouve, Najat a proposé de le ramener chez lui. Il a dû accepter mais à une seule condition : c’est lui qui conduirait parce que c’est bien connu, « femme au volant, mort au tournant. »
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !