Accueil Économie Le sang du pauvre

Le sang du pauvre

Vendre du vin pour donner de l'eau, le bon samaritain australien


Le sang du pauvre
Dustin Leonard, dirigeant de la start-up "The little ripples". Image : capture d'écran YouTube

Jeune startuper australien, Dustin Leonard sait comment s’y prendre pour allier à ses business plans des idées politiquement correctes. Sa nouvelle idée? Prodiguer de l’eau pour les pays en voie de développement en vendant du vin… 


Sorte de Jésus inversé, un jeune « startuper » australien change le vin en eau. Loin d’être illuminé, Dustin Leonard sait parfaitement ce qu’il fait : « pour chaque bouteille vendue, nous fournissons un an d’eau potable à un habitant d’un pays en voie de développement », explique-t-il au Daily Telegraph. Charity business is good business, comme on dit en bon français. En quelques mois, son entreprise de vente de vins sur Internet, Little Ripples (« petites ondulations ») a construit quatre puits en Ouganda.

Histoire de cocher toutes les bonnes cases, Dustin Leonard a noué un partenariat avec la Bridgit Water Foundation, une association féministo-caritative qui œuvre pour le bien-être des femmes dans les pays du tiers-monde. « C’est le rôle des femmes et des enfants d’aller chercher l’eau dans ces pays. Ils doivent souvent marcher jusqu’à dix kilomètres pour prendre de l’eau non potable d’un étang, leur fournir des puits permettrait à plus d’enfants, notamment aux filles, d’aller à l’école », dixit le trentenaire. Soignant son image commerciale, Leonard a impliqué la France, vrai pays du vin, dans son juteux négoce, en s’associant avec le vigneron Alex Cassegrain, dont la famille produit le précieux breuvage depuis 1600. Pour écumer en toute bonne conscience, il nous est désormais loisible de commander en ligne un cabernet ou un chardonnay qui aidera l’Afrique.

A lire aussi: L’ouragan Jef

Ce petit malin de Dustin n’en est pas à son coup d’essai. Encore étudiant, il avait expérimenté le « charity business » à travers la société Hero Condoms : pour un préservatif acheté, un autre était distribué en Afrique, où le sida n’en finit pas de sévir. Et le startuper de se vanter : « Nous avons récolté plus de deux millions de préservatifs et ainsi aidé à stopper la propagation du VIH. » On attend sa prochaine idée géniale capable de sauver l’humanité. SOS Pangolins ?

Mai 2020 – Causeur #79

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent “Assainissement des représentations nauséabondes de l’État”: grande victoire de LFI
Article suivant Des nuages au-dessus du royaume
est enseignante.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération