Après 45 ans de travail dans l’enseignement public, on n’attendait pas de notre chroniqueur, à l’occasion de la polémique autour de Stanislas, qu’il tresse des couronnes à l’enseignement privé. Ni qu’il exalte un enseignement public dont il fut le premier à constater que c’était « la fabrique des crétins » — que les crétins soient les élèves, certains enseignants entichés de pédagogisme, ou des responsables ministériels (et au plus haut niveau) qui n’entravent que pouic à l’Ecole. En fait, son avis d’expert est balancé, et témoigne d’une pensée… complexe.
L’inscription à Stanislas, sous un prétexte parfaitement foireux, des rejetons de la ministresse a redéclenché une guerre scolaire que l’on pensait réglée depuis la loi Debré — dont je convie le lecteur à prendre connaissance, pour bien mesurer ce que l’on avait cru enfoui et qui cheminait souterrainement.
C’est confortable, au fond, de gérer une école privée sous contrat. On reçoit des fonds (importants : l’ensemble des salaires, plus diverses allocations municipales et régionales, ce n’est pas rien).
En échange de cette manne inouïe, l’enseignement privé sous contrat n’a que des charges légères : suivre les programmes, par exemple. Il n’est même pas obligé de prendre les postulants qui se présentent — il fait le tri, de façon à ne
