C’est en janvier 2020 que le MMA, acronyme anglais de Mixed Martial Arts qui signifie Arts Martiaux Mixtes, a été légalisé en France. Dans quelques semaines, l’Accor Hotel Arena ouvre ses portes à la plus célèbres des organisations mondiales de ce sport, l’UFC…
Le MMA est une discipline encore méconnue en France, où il jouit souvent d’une mauvaise réputation, car les combats se déroulent dans un octogone (que certains appellent volontiers « cage » pour animaliser le lieu et assimiler les combattants à des « fauves ») mais également en raison des nombreux clichés qui sont véhiculés à son encontre comme l’idée que dans ce sport « tous les coups sont permis ». Ce qui est parfaitement inexact car le nombre de coups proscrits est pléthorique : coup de tête, doigts dans les yeux, coups dans les organes génitaux, coups dans l’arrière du crâne (l’occiput), dans la nuque, dans le dos, coups de pieds ou de genoux dans la tête d’un adversaire au sol, les coups de coude de haut en bas au sol, etc…
Le MMA, un mélange de nombreux sports de combat
Tout d’abord, dans les sports de combats, il existe différents « types » de sport. Les sports de percussion, de frappe, comme la boxe anglaise, la boxe française, la boxe thaïlandaise ou encore le kickboxing. Les sports de préhension, de saisie, comme le judo, la lutte gréco-romaine, la lutte libre, le sambo sportif, le jiu-jitsu brésilien ou encore la luta livre. Les sports hybrides mélangent percussion et préhension, c’est le cas du sambo combat, du sanda ou encore du pancrace. Le MMA fait partie de ces sports hybrides dans lequel il est possible de donner des coups avec ses poings, ses coudes, ses genoux et ses jambes. Les techniques de lutte et de jiu-jitsu sont également utilisées pour amener son adversaire au sol pour lui appliquer un ground and pound (frapper l’adversaire avec ses poings ou coudes alors que celui-ci se trouve au sol) ou essayer de le soumettre en lui appliquant une prise de soumission (étranglement, clé de bras, de genoux, de cheville, de talon).
Il s’agit donc du sport de combat le plus complet qui existe, ce qui explique que l’engouement pour cette discipline ne date pas d’hier, y compris chez nous.
Un sport déjà bien implanté en France
Le MMA est pratiqué en France depuis plus de deux décennies, mais les combattants français étaient contraints de s’exiler s’ils souhaitaient prendre part à des compétitions car ce sport n’a été légalisé qu’il y a deux ans et demi par l’ancienne ministre des sports, Roxana Maracineanu. Devenir professionnel était possible mais il fallait se rendre en Angleterre, aux États-Unis ou au Japon pour combattre, en témoigne les parcours de Cyrille Diabaté (un des premiers français à avoir été à l’UFC, il a réalisé son premier combat dans l’organisation en 2010), de Gregory Bouchelaghem ou encore de Karl Amoussou.
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Depuis quelques années, de nombreux français combattent ou ont combattu dans de prestigieuses organisations comme Cheick Kongo au Bellator aux États-Unis (deuxième organisation au monde derrière l’UFC), Morgan Charrière au Cage Warriors au Royaume-Uni, Salahdine Parnasse au KSW en Pologne ou encore Benoît Saint-Denis au Brave aux Émirats arabes unis. Les salles françaises de MMA commencent à être réputées, en raison du talent des athlètes français qui s’y entraînent et des combattants étrangers qui désirent s’y entraîner pour progresser au contact de coachs renommés.
Des Français à la conquête de l’organisation américaine
Tous les éléments sont donc réunis pour accueillir le plus grand spectacle de l’histoire du MMA tricolore. Rendez-vous le 3 septembre prochain à Paris-Bercy pour voir le Français Cyril Gane (surnommé à raison Bon Gamin) se mesurait à l’Australien Tai Tuivasa. Un autre Français, Nassourdine Imavov aura pour mission de venir à bout de l’Américain Joaquin Buckley, sans oublier la Niçoise Manon Fiorot qui affrontera la redoutable Brésilienne Jessica Andrade.
Contrairement aux apparences, le MMA n’est pas un sport « 100 % masculin », les femmes ont pleinement leur place dans cette discipline, en témoignent les nombreuses championnes de l’organisation, toutes plus talentueuses les unes que les autres, de Amanda Nunes à Valentina Shevchenko en passant par Carla Esparza.
L’événement a affiché complet très rapidement
C’est le vendredi 24 juin, à partir de 10 heures, que les 10 000 places étaient mises en vente. Cependant, en raison des préventes, tous les billets avaient déjà trouvé preneur avant. Il n’est donc plus possible de réserver sur les deux sites prévus Ticketmaster et celui de l’Arena. Pourtant, le prix de certaines places avait de quoi en repousser plus d’un. Pour être au plus proche de l’octogone, il fallait dépenser près de 1600 euros ! Les places les moins chères se sont envolées à 83 euros mais le prix moyen dépassait allègrement les 150 euros. En raison des prix des billets jugés exorbitants, de nombreux fans ont laissé éclater leur colère sur les réseaux sociaux. Que ces derniers se rassurent, bien que toutes les places aient été vendues, l’événement sera diffusé en direct sur RMC Sport.
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