Au Nicaragua, où la Justice est aux ordres de Daniel Ortega, 222 prisonniers ont été déchus de leur nationalité après une refonte du code de la nationalité par les députés…
En novembre 2015, trois jours après les attentats de Paris, François Hollande suggérait de déchoir de leur nationalité française les terroristes. Une proposition qui ne verra jamais le jour. Deux ans plus tard, l’ancien président confessait à la télé regretter ses mots.
222 prisonniers déchus de leur nationalité
Pays d’Amérique centrale officiellement communiste, le Nicaragua ne s’embarrasse pas l’esprit de tels remords. Revenu à la tête du pays il y a seize ans, Daniel Ortega a libéré, le jeudi 9 février, 222 prisonniers politiques. Dans la foulée, le Tribunal de Managua a ordonné leur déportation immédiate. De quoi sont accusés ces trouble-fête ? De « saper l’indépendance, la souveraineté et l’autodétermination du peuple en incitant à la violence, au terrorisme et à la déstabilisation économique », pointe le communiqué du tribunal. En d’autres termes, d’avoir publiquement émis des critiques à l’endroit de la main de fer de Daniel Ortega et de Rosario Murillo, son épouse et poétesse bien aimée – qu’il a nommée vice-présidente du pays il y a cinq ans.
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Parmi ces « mercenaires de l’impérialisme » (sic), se trouvent d’anciens compagnons de route du guide Ortega, un ancien candidat à la présidence, cinq prêtres et un évêque.
À leur libération, les 222 mercenaires se sont vu affréter un avion rien que pour eux, direction Washington. Puis l’Assemblée nationale a réformé l’article de la Constitution portant sur la nationalité. Immédiatement, les indésirables ont été privés de leur citoyenneté nicaraguayenne pour « trahison à la patrie ».
Dès le lendemain, par la voix de son Premier ministre Pedro Sánchez, l’Espagne a décidé d’offrir la nationalité espagnole aux apatrides. Notre gouvernement leur proposera-t-il l’asile ? Il a déjà fort à faire avec les 15 femmes et 32 enfants de djihadistes, rapatriés en janvier de Syrie. « La souveraineté du pays et la dignité de la patrie ne se négocient pas », a déclaré pour sa part Daniel Ortega. En voilà au moins un qui a les idées claires.