Qui a dit que la gauche se contrefoutait du sort des salariés ? Euh, moi, peut-être, et même à plusieurs reprises en cherchant bien. Eh bien, j’avais tort. L’excellent mensuel Têtu nous apprend qu’après la multiplication des fermetures administratives et des non-renouvellements d’autorisation d’ouverture de nuit à l’encontre de plusieurs bars gays du Marais, le PCF a décidé de se fâcher tout rouge. Ian Brossat, président du groupe communiste au Conseil de Paris, a pris la tête d’un vaste rassemblement pour « que Paris conserve, pour les touristes et pour les Parisiens, son énergie de ville dynamique et festive ». Suite à la large mobilisation populaire qui a suivi cet appel, il semble que l’Etat hétérobourgeois ait fait machine arrière. Le Préfet a solennellement promis qu’il n’était pas question de « coiffer Paris d’un bonnet de nuit ». Mais la plus grande vigilance s’impose néanmoins, car, comme le souligne Ian Brossat, derrière le sociétal, il y a aussi le social : « La situation reste extrêmement préoccupante. Au Carré, rue du Temple, les effectifs passent de 23 à 7 salariés et les pertes en terme de chiffre d’affaires s’élèveraient à près de 40.000 euros par mois. Le Eagle, rue des Lombards, perd 60 % de son chiffre d’affaires quotidien et doit se séparer de 4 salariés. » Comment oserais-je encore prétendre, après ça, que le PCF n’est pas travailleur-friendly ?
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