Sans que son large sourire ne quitte jamais son visage, la journaliste Sonia Mabrouk rend coup pour coup aux « déconstructeurs » souhaitant réduire à néant l’identité française. Son nouvel essai, Insoumission française[tooltips content= »Editions de l’Observatoire, avril 2021″]1[/tooltips], est à mettre entre les mains de tous ceux que la situation du pays préoccupe.
Dans Insoumission française, Sonia Mabrouk met en lumière les menaces planant au-dessus de la France. Sans ambages, elle y dresse des portraits de ces “déconstructeurs” qui occupent quotidiennement les colonnes de Causeur. Elle se permet même d’apporter une proposition de solution globale à nos maux. Cela nous change.
Après un roman sur les lionceaux de Daesh qui frôlait l’autofiction[tooltips content= »Dans son cœur sommeille la vengeance, Plon, 2018″](2)[/tooltips] et un premier essai politique[tooltips content= »Douce France, où est (passé) ton bon sens ? L’Observatoire, 2019″](3)[/tooltips], la journaliste Sonia Mabrouk est de retour en librairie. Ces dernières années, c’est la journaliste qui monte. Depuis la rentrée, elle anime l’interview politique de 8 heures sur Europe 1. Elle s’est fait remarquer par son bon sens et sa ténacité. Trois hautes figures du gauchisme contemporain, habituellement accueillies à bras ouverts dans les autres médias, peuvent témoigner du mauvais quart d’heure qu’elles ont passé : Alice Coffin, le député du Val d’Oise Aurélien Taché, ou dernièrement la patronne de l’Unef Mélanie Luce.
Alors, Sonia Mabrouk aurait-elle tourné réac ? Preuve accablante supplémentaire, celle qui n’a pas franchement un physique de radio a également été repérée par Cnews. Entre 12h et 14h, elle y fait le bonheur des téléspectateurs friands des débats droitiers de la chaîne info de Vincent Bolloré.
Un panorama très complet des déconstructeurs
L’essai Insoumission française, qui sort aujourd’hui, apporte une preuve supplémentaire – pour ceux qui en ont besoin – que Mabrouk essaie de résister à la tyrannie de l’actualité qu’elle est obligée de subir dans les studios de la télé et la radio. À l’exception du coronavirus, le livre est un panorama des grands sujets qui agitent ses plateaux et notre société ces dernières années. Mabrouk taille un costard bien serré aux militants anti-police, aux antiracistes 2.0, aux néoféministes primaires, aux fous du genre, à ceux qu’elle qualifie de “forcenés du multiculturalisme” et aux islamo-compatibles…
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Le premier chapitre est consacré à l’antiracisme dévoyé. “Si vous n’y adhérez pas, si vous ne vous soumettez pas à ses injonctions, vous êtes de facto catalogué comme raciste et antiprogressiste” observe-t-elle. Celle qui a conscience qu’en publiant un tel brulot, on risque à son tour d’être accusé, n’en a cure. C’est tant mieux. Et oui ! elle entend bien dénoncer ce “monde merveilleux des nouveaux antiracistes”, dans lequel “la race est statufiée”, et où règnent Assa Traoré et Rhokaya Diallo. Ces militants ont de nombreux points communs avec les “antisécuritaires pavloviens” qui font l’objet du chapitre suivant. Sonia Mabrouk écrit: “Prendre le parti des forces de l’ordre contre les voyous est un devoir auquel tout citoyen attaché à l’idée même de démocratie devrait se soumettre naturellement pour éviter, tant qu’il est encore temps, de sombrer dans une société de l’ensauvagement”. Les néoféministes, telles Caroline de Haas, en prennent aussi pour leur grade : “Elles sont, du fait de leur déni et de l’instrumentalisation du hijab, coupables de propager l’idéologie islamiste” ! Mabrouk ne mâche pas ses mots.
Macron: un mec “pas clair”
Et si Macron fait mine d’être un peu revenu de l’idéologie multiculti qui caractérisait sa campagne électorale, Mabrouk reste sur ses gardes : “Est-il pour autant clair sur ce sujet essentiel ?” Constatons que la plume de Sonia Mabrouk développe des idées plutôt conservatrices. Mais la journaliste née à Tunis se distingue d’Eric Zemmour ou de Michel Onfray, qui semblent parfois s’enfermer dans le pessimisme et dans le renoncement. De son côté, elle estime que le destin de la France n’est pas définitivement scellé. La journaliste ne veut pas se résoudre au déclin civilisationnel qui nous guette.
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Malgré les assauts répétés des « déconstructeurs », d’Erdogan, des géants du numérique ou de la menace islamique, elle ne se départit pas d’une certaine espérance. Tout d’abord, elle se délecte, dans le chapitre le plus savoureux, des chocs internes à l’intersectionnalité (n’est-il pas cocasse de voir les néoféministes se compromettre en étant incapables de défendre Mila, ou d’observer le mutisme des végans face au halal ?) Ensuite, elle rappelle que la France n’est pas réductible à la République. C’est peut-être l’idée la plus forte du livre : notre culture, notre civilisation, nos identités ne sont pas réductibles ni à un régime (auquel on est viscéralement attaché par ailleurs) ni à des valeurs universelles abstraites. Suivant cette logique, pour s’en sortir, il faut selon l’essayiste tout simplement nous replacer dans le temps long, nous hisser à la hauteur des enjeux civilisationnels. Pour cela, et cela fera hurler certains laïcs, Sonia Mabrouk plaide pour une renaissance décomplexée de la chrétienté. Il ne s’agit pas forcément de retourner à l’Église chaque dimanche pour autant, l’essayiste développant une distinction possible entre la philosophie du christianisme et la philosophie chrétienne dans les derniers pages de son ouvrage. En revanche – et cela rejoint parfaitement sa vision de la civilisation et de l’identité – on ne peut faire l’économie d’une culture hégémonique, qui, sans écraser les cultures minoritaires, sert de référence et de socle commun.
Un ouvrage que se repasseront les véritables insoumis voulant en découdre dans la bataille des idées !
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