Accueil Édition Abonné SNCF, la République des rails

SNCF, la République des rails

L'édito d'Elisabeth Lévy


SNCF, la République des rails
Un passager monte dans un TGV à la gare Saint-Charles de Marseille. ©ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

L’édito d’Elisabeth Lévy.


Si la vie des hommes et des sociétés se réduisait à des équations, il faudrait indiscutablement privatiser la SNCF, aligner le statut de ses agents sur le privé, remplacer les petites lignes par des cars Macron, et renoncer à dire « usager » au lieu de « client » (mais dit-on encore « usager » quand on parle de « mobilité » ?). Encore que, à en juger à l’état des chemins de fer anglais, l’équation du train est peut-être moins simple qu’on le dit. Non seulement la privatisation n’a pas été gage de plus d’efficacité et de sécurité, mais un reportage télévisé m’apprend que le contribuable britannique doit débourser 300 euros par an pour ses trains contre seulement 200 pour le contribuable français qui, à ce prix-là, peste déjà contre les tarifs exorbitants, les retards, les grèves, les bugs et les « privilèges » des cheminots.

La SNCF, un peu de la France d’avant

De fait, le cheminot, qui bosse 200 heures de plus par an et souvent plus dur que les Français dans leur ensemble (1 589 heures contre 1 387), bénéficie en retour de trois avantages inestimables par temps incertain : l’emploi à vie, qui vaut à son heureux titulaire l’estime de son banquier ; une retraite prise jeune et avantageusement calculée ; et enfin, des salaires qui n’ont


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 3,80€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous

Mars 2018 – #55

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent ONPC: Christine Angot, orgueil et préjugés
Article suivant Quand le néoféminisme fait de Bertrand Cantat une victime
Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération